Retour avec Stéphane Lecat, Directeur de la discipline Eau Libre à la Fédération Française de Natation, sur les enseignements de la Coupe d’Europe d’Eilat qualificative pour l’épreuve du 10km des Championnats du Monde 2019 et les perspectives de l’équipe de France pour la suite de la saison.
Quel bilan tirez-vous de cette étape de Coupe d’Europe d’Eilat ?
Deux filles (Lara Grangeon, Aurélie Muller) et deux garçons (David Aubry, Marc-Antoine Olivier) se sont qualifiés pour les championnats du Monde 2019 sur 10km en ayant respecté l’ensemble des critères de qualifications. Cela n’était pas gagné d’avance, notamment chez les dames. Nous suivons donc, pour l’instant, notre tableau de marche pour atteindre l’objectif de qualifier deux dames et deux messieurs aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2020. Pour cela, ils devront tous se classer dans les dix premiers du 10 km des Mondiaux en Corée du Sud. Les critères de qualification réalisés par ces nageurs sont un solide prérequis pour réaliser cette performance.
Les nageurs français ont dominé les débats à Eilat, avec un triplé chez les dames et un doublé chez les messieurs, cinq médailles sur six possibles…
Il ne faut pas tomber dans l’euphorie, car le niveau n’était pas aussi relevé que sur une étape de Coupe du Monde. Toutefois, il ne faudrait surtout pas banaliser ce type de résultats. Chez les dames comme chez les messieurs, de nombreux médaillés internationaux étrangers étaient présents. Que nos nageurs qualifiés aux championnats du Monde se soient imposés dans ce contexte est une victoire importante.
Marc-Antoine Olivier et David Aubry ont trusté les deux premières places de l'étape de coupe d'Europe à Eilat (FFN).
Comment va se poursuivre la saison pour ces nageurs qualifiés ?
Ils vont d’abord prendre le temps de souffler mentalement avant de se projeter véritablement sur les championnats du Monde. Ils vont s’aligner dans deux semaines sur les championnats de France en bassin à Rennes. Ils aborderont cette compétition dans d’excellentes dispositions mentales. On peut donc s’attendre à de très belles performances de leur part. Il sera proposé à Aurélie Muller et Lara Grangeon de participer à d’autres compétitions internationales d’ici l’été. Aurélie a besoin d’enchaîner des courses après sa coupure en 2018 et Lara doit encore s’aguerrir et se confronter au très haut niveau. Pour Marc-Antoine Olivier et David Aubry, qui ont déjà une grosse expérience de la discipline et qui ont enchaîné les saisons, nous privilégierons la préparation en stage dès après les championnats de France en bassin. Les nageurs disputeront ensuite les championnats de France eau libre (Brive, 23-26 mai), qui seront également très relevés, avec près de vingt nations étrangères au départ, un mini championnat du monde. Nous aurons alors la composition globale de l’équipe de France, puisque des places restent à prendre sur d’autres épreuves. Nous irons alors passer trois semaines en altitude en Sierra Nevada (Espagne), avec certainement une participation au 10 km des championnats d’Espagne. Viendra alors l’heure du départ pour l’Asie, le 30 juin, avec d’abord dix jours de stage terminal à Kanazawa (Japon), lieu qui pourra nous servir de base arrière pour les Jeux de Tokyo en 2020, si nous avons un ou plusieurs nageurs qualifiés. Nous arriverons à Yeosu (Corée du Sud) sur le site des championnats du Monde le 10 juillet. Les épreuves commenceront trois jours plus tard, et « feu ! »
Aurélie Muller, Lara Grangeon et Océane Cassignol (FFN).
Il reste des places à prendre en équipe de France pour les championnats du Monde 2019 sur certaines épreuves, la saison des nageurs non qualifiés sur 10 km est donc loin d’être terminée…
Les nageurs non qualifiés pour le 10 km des Mondiaux doivent d’abord récupérer mentalement de cette déception afin de réaliser de belles performances en bassin aux championnats de France de Rennes, car la forme est là, personne n’a démérité sur la Coupe d’Europe d’Eilat. Les messieurs qualifiés sur le 10 km des Mondiaux ne pourront pas s’aligner sur l’épreuve du 5 km programmée 48h plus tôt afin de se préserver pour la course à la qualification olympique. Les deux places seront attribuées en fonction des résultats du 5 km des championnats de France. Cela permettra à deux autres nageurs d’avoir un projet de médaille mondiale sur 5 km et de rester dans une dynamique de performance et une dynamique olympique pour Paris 2024. Il est aussi très important de ne pas négliger le 25 km où Axel Reymond fera tout pour se qualifier et conserver son titre mondial. Chez les filles, la situation est différente, puisque la seule possibilité de qualification individuelle restante est sur le 25 km, étant donné que les nageuses qualifiées sur 10 km nageront également le 5 km.
Recueilli par Florian Lucas
Résultats masculins : http://www2.len.eu/wp-content/uploads/2019/04/10k-Men-Results-Open-Water-Cup-2019-Leg-1.pdf
Résultats féminins : http://www2.len.eu/wp-content/uploads/2019/04/10k-Women-Results-Open-Water-Cup-2019-Leg-1.pdf