A l’issue de l’épreuve du 5 km des championnats de France de Jablines (77), remporté chez les garçons par Marc-Antoine Olivier et chez les filles par Océane Cassignol, Stéphane Lecat, Directeur de l’eau libre, s’estimait satisfait de voir ses troupes retrouver le chemin de la compétition et lancer cette seconde année olympique qui doit logiquement trouver son épilogue à Tokyo en juillet 2021.
Qu’attendiez-vous de ces championnats de France de Jablines ?
Il s’agissait d’abord et avant tout de recommencer l’activité et de faire en sorte que nos jeunes puissent reprendre la compétition, ce que l’équipe de France avait pu faire cet été au championnat d’Italie d’eau libre (août 2020). Il me semblait également important de montrer que nous n’avions pas peur et que nous étions aptes à organiser un événement sportif d’envergure nationale.
S’agissait-il également de remobiliser la discipline dans la perspective des Jeux olympiques de Tokyo ?
L’objectif olympique est profondément ancré en chacun de nous ! Je peux vous assurer que les nageurs de l’équipe de France et l’ensemble du staff sont focalisés sur ce rendez-vous. Nous savons où nous allons. C’est ce qui nous habite. Nous allons profiter des championnats de France de Jablines pour voir où chacun se situe avant de repartir de plus belle.
Axel Reymond (Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire).
Parlez-vous des trois qualifiés olympiques : David Aubry, Marc-Antoine Olivier et Lara Grangeon.
David a été blessé. Il a préféré se préserver et ne pas nager à Jablines pour se concentrer sur l’entraînement. Marco est en forme. Il est totalement concentré sur son projet olympique. Il vise le titre du 10 km à Tokyo et ne s’en cache pas. En ce qui concerne Lara, elle a repris l’entraînement avec Philippe Lucas à Montpellier après un confinement un peu compliqué.
Qu’en est-il de la préparation des Jeux olympiques ? De quelle manière allez-vous organiser la saison à venir ?
Nous allons essayer de monter un stage dans les DOM-TOM pour décembre-janvier. Pourquoi les îles françaises ? Tout simplement parce que le contexte sanitaire restreint notre liberté de mouvement. Il faut s’adapter. Mais on sait le faire. Ce n’est pas un problème. Nous avions, par ailleurs, le projet d’aller en Thaïlande cet hiver. Pour l’heure, c’est remis en cause, mais peut-être que la situation va s’apaiser d’ici là et que l’on pourra organiser ce stage en mars 2021. Nous prendrons part à l’étape de coupe du monde de Doha en février prochain. Pour le moment, la FINA nous a confirmé que l’étape était maintenue. Il y aura également une coupe du monde au Seychelles, début mai, pour retrouver des conditions proches de celles que rencontreront nos qualifiés aux Jeux de Tokyo. La saison s’achèvera sur les championnats de France de Saint-Raphaël, en juin, où on espère qu’il fera chaud, avant de partir pour notre stage terminal au Japon.
Podium 10 km : Sacha Velly (3e), Marc-Antoine Olivier (1er) et Fares Zitouni (2e) (Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire).
Le contexte, nous l’avons bien compris, pose évidemment quelques difficultés d’organisation. Permettra-t-il aux trois qualifiés tricolores d’aborder l’échéance dans les meilleures conditions ?
Nos athlètes disposent d’une solide expérience du haut niveau et de l’eau libre. Je suis convaincu qu’ils sauront s’adapter. En ce qui concerne le programme à proprement parler, il me semble suffisamment structuré et riche pour leur permettre d’aborder leur objectif olympique dans des conditions optimales. Cependant, il leur reste encore beaucoup de travail. D’autant que nos concurrents ne perdent pas de temps. Les Allemands et les Italiens, par exemple, sont déjà lancés sur un rythme soutenu.
Qu’en est-il de la relève ? On a notamment vu de jeunes nageurs « agresser » Marc-Antoine Olivier tout au long des 5 et 10 km.
C’est extrêmement important ! On voit que certains jeunes n’ont pas peur, qu’ils jouent leur carte à fond, sans se préoccuper du palmarès de leurs concurrents. C’est une attitude de champion et c’est exactement ce que l’on recherche.
Recueilli à Jablines par Adrien Cadot