Médaillée de bronze du 5 km des championnats d’Europe de Budapest dans le sillage de l’indéboulonnable néerlandaise Sharon van Rouwendaal et de l’Italienne Giulia Gabbrielleschi, la Française Océane Cassignol, 20 ans (elle fêtera ses 21 le 26 mai prochain, ndlr) a confirmé son excellent début de saison. En mars dernier, la nageuse de Philippe Lucas avait pris la deuxième place du 10 km de l’étape de coupe du monde organisée à Doha derrière la Brésilienne Ana Marcela Cunha.
Etrangement, on ne t’a pas vu sourire en t’extirpant des eaux froides du Lupa Lake, le site en périphérie de Budapest qui héberge les épreuves d’eau libre des Euro hongrois. Etais-tu trop fatiguée ou as-tu mis du temps à réaliser la portée de ta performance ?
Ça me fait « suer » de finir troisième ! A Doha, j’étais deuxième. J’espérais faire aussi bien, voire mieux (sourire)…
Ça reste malgré tout une médaille de bronze européenne. Ta première.
Il s’agit, en effet, de mon premier podium international. Je suis contente. Il faut le dire. Cette médaille, c’est une vraie satisfaction. J’ai tout donné pendant ce 5 km, mais à la fin, j’ai surtout essayé de conserver ma troisième place parce que je n’ai jamais réussi à déborder l’Italienne (Giulia Gabbrielleschi).
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De l’extérieur, on a le sentiment que la course a été particulièrement intense. Partages-tu notre impression visuelle ?
Oui, absolument ! Les filles sont parties fort dès le premier tour. Lorsque Sharon (van Rouwendaal) a pris les devants sur les deux derniers tours, le rythme s’est encore accéléré. Je me suis appliquée à ne pas me laisser distancer, à bien négocier les passages de bouée et à maintenir un effort régulier. A la fin, j’ai vraiment tout donné pour dépasser l’Italienne, mais elle n’a pas craqué. Au final, j’ai préféré assurer la médaille de bronze.
En même temps, c’est typiquement ce genre de confrontation qui va te permettre de franchir un palier sur la scène internationale.
Clairement ! Et puis, je n’oublie pas que le 5 km est vraiment une course particulière. Tout va très vite. Tu nages quasiment à fond du début à la fin. En plus, cette année, le plateau est plutôt réduit. A Doha, par exemple, nous étions près de 80 engagées. Là, nous étions 20. La crème de la crème.
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En tout cas, tu réalises un début de saison presque parfait !
J’ai beaucoup progressé ces derniers mois. Je suis plus à l’aise à l’entraînement. Plus sérieuse aussi. Mon hygiène de vie est bien meilleure. Avec Marco (Marc-Antoine Olivier avec qui elle partage sa vie, ndlr) on s’aide et on se soutient tous les jours pour atteindre nos objectifs respectifs. En bassin, j’enregistre également de sérieux progrès.
Avec quelles ambitions ?
J’aimerais bien profiter des championnats de France de Chartres (15-20 juin) pour me qualifier aux Jeux olympiques de Tokyo sur 1 500 m nage libre. Bon, je sais que je ne serai sans doute pas au niveau des meilleures spécialistes de la distance, mais qui sait, peut-être que sur un malentendu je peux accrocher une finale olympique. Ce serait beau quand même (sourire)…
Le couple que tu formes avec Marc-Antoine semble en tout cas vous être bénéfique à tous les deux.
Nous poursuivons le même objectif de performance. Nous partageons le même quotidien. C’est sûr que le soir, quand tu rentres de l’entraînement, c’est plus agréable et facile de retrouver quelqu’un qui sait ce que tu éprouves. On se motive tous les jours, on s’entraide sur tous les plans et à tous les niveaux. On forme un couple gold en quelque sorte (rires)…
A Budapest, Adrien Cadot
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