Aller au contenu principal

Après de longues semaines d’incertitude, les championnats de France de Saint-Raphaël ont débuté ce jeudi 10 décembre dans un contexte sanitaire forcément restrictif. Ils accueilleront l’élite de la natation tricolore jusqu’au dimanche 13 décembre. L’occasion d’ouvrir la première phase de qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo (qui s'achèvera le 21 mars à l'issue de l'étape marseillaise du Golden Tour-Camille Muffat 2021, ndlr). Des modalités souhaitées par le Directeur technique national Julien Issoulié qui entend introduire davantage d’émulation et de confrontation au sein du collectif national.

Qu’attendez-vous de ces championnats de France « covidiens » ?

Difficile de répondre à cette question…

Pourquoi ?

Parce que j’ai beaucoup d’attentes et en même temps beaucoup de compréhension et d’empathie pour nos nageurs. Ça fait longtemps qu’ils s’entraînent sans perspective. Je sais qu’ils ont à cœur de s’exprimer en compétition et de signer de grosses performances, mais je sais aussi que le contexte n’est pas complétement favorable. Il y a une vraie ambivalence parce que j’ai envie de voir de belles courses tout en sachant pertinemment tout ce par quoi ils sont passés depuis plusieurs mois.

Le simple fait de se retrouver à Saint-Raphaël pour des championnats de France constitue un « petit miracle ».

Clairement ! Nous avons beaucoup de chance de pouvoir les organiser à cette période de l’année et dans ce contexte. La municipalité de Saint-Raphaël nous a soutenu depuis le début. L’organisation de la compétition répond aux contraintes sanitaires actuelles et tous les acteurs de ce rendez-vous ont bien saisi la nécessité de s’y plier. Tout le monde mesure les enjeux. A ce niveau, je dirais que les messages sont très bien passés.

Le DTN Julien Issoulié lors des championnats du monde de Gwangju en 2019 (KMSP/Stéphane Kempinaire).

Il faut aussi rappeler qu’à l’issue de ces championnats de France, il n’y aura pas de qualifiés, seulement des pré-qualifiés pour les Jeux olympiques de Tokyo. Pouvez-vous nous préciser les modalités de sélection ?

L’objectif des nouveaux critères de qualification inaugurés en début de saison, c’est vraiment d’ouvrir des portes et de créer une émulation chez tous les nageurs de notre élite. A l’issue de ces championnats nationaux, comme vous le soulignez, il y aura des pré-qualifiés. Rien ne dit cependant qu’ils seront à Tokyo l’été prochain. Il faudra attendre la fin du premier cycle de qualification pour connaître les noms des premiers lauréats.

Est-ce aussi une manière de créer du suspens tout au long de la saison ?

Oui, absolument ! J’espère toutefois que nos leaders ne vont pas écraser les débats trop tôt pour permettre à de jeunes outsiders de monter progressivement en régime et de les titiller jusqu’au bout. L’idée, c’est de booster l’émulation de notre collectif national, de créer de la concurrence et de les inciter à se tirer la bourre pour progresser.

De quelle manière ces nouvelles modalités ont-elles été accueillies dans le monde de la natation ?

Comme toutes les nouveautés, il faut du temps. Ça ne se fait pas du jour au lendemain. Pour le moment, les retours sont globalement positifs. Il me semble que tout le monde a compris l’intérêt de ces critères de sélection. Il y a eu de petites incompréhensions, mais le dialogue permet de les dépasser.

Qu’en est-il de la suite de la saison et comment faites-vous pour maintenir un cap dans ce flou permanent ?

Je m’adapte, à l'instar des athlètes de haut niveau. On parle aussi beaucoup en visioconférence. L’important, c’est de maintenir un dialogue, de garder le contact, de tout faire pour lutter contre l’isolement inhérent à la période de confinement que nous vivons. C’est un sacré exercice d’équilibriste, mais j’ai le sentiment que pour le moment, l’essentiel est sauvegardé !

Pour l’élite peut-être, mais les clubs et les licenciés sont en souffrance.

J’ai conscience que la période est terriblement longue et frustrante pour nos licenciés, les enfants, les clubs et les passionnés de natation qui n’ont plus accès à leurs bassins. Il faut rester patient et confiant dans l’avenir. La situation va progressivement revenir à la normale.

Recueilli à Saint-Raphaël par A. C.

Partager la page