Toujours aussi sollicité et bien occupé par ses nouvelles activités, Fred Bousquet a malgré tout trouvé le temps de nous donner de ses nouvelles. Et que ce soit à travers son poste de conseiller municipal à la ville de Marseille, ses missions et objectifs pour l’année à venir, ou encore son soutien à Paris 2024, l’ancien sprinteur tricolore est toujours aussi impliqué dans le mouvement sportif.
La dernière fois que l’on s’est vu au salon Kidexpo, tu confiais avoir le regret de ne pas trouver le temps de retourner à l’eau. Est-ce toujours le cas ?
C’est encore plus le cas (rires) ! Et puis pour être honnête, quand je trouve le temps, deux à trois fois par semaine, de pratiquer une activité sportive, je privilégie autre chose que la natation. Je fais une séance de boxe par semaine, ce qui me permet de travailler le cardio. Je vais également au Cercle des Nageurs de Marseille mais pour m’entraîner en salle. Souvent, je croise les nageurs avant ou après leur séance, ce qui me permet de garder un lien avec eux et de me tenir informé.
Est-ce important de conserver ce lien avec les athlètes ?
Je suis forcément plus en contact avec les nageurs de ma génération qui ont également mis un terme à leur carrière, qu’avec ceux qui sont actuellement en équipe de France. Avec Camille (Lacourt), Fabien (Gilot), Florent (Manaudou) ou Greg (Mallet), nous avons des liens qui vont bien au-delà du sport et on s’appelle et on se voit très souvent.
Frédérick Bousquet au salon Kidexpo en 2017. (Photo: FFN/Adrien Rozès)
En 2017, Marseille a été « Capitale Européenne du Sport ». Que retiens-tu de cette expérience ?
L’année 2017 a été riche en événements sportifs à Marseille. La ville a accueilli plus de 440 manifestations labélisées par la ville pendant l’année de la « Capitale Européenne du Sport ». Il fallait les assumer et vraiment assurer. Ça a été assez intense, même si je n’ai pas pu assister à tous ces événements. J’avais vraiment à cœur d’être présent le plus possible et c’était génial. Il y a eu une célébration du sport pendant un an à Marseille et j’espère que nous pourrons continuer sur cette belle lancée.
D’autant que c’est arrivé assez vite après ton arrêt de carrière. C’était un apprentissage express.
Je suis conseiller municipal depuis 2014, mais d’un commun accord avec la mairie, j’ai privilégié ma carrière sportive jusqu’aux Jeux Olympiques de Rio. Ils ont été formidables et m’ont laissé terminer mon aventure dans la natation très sereinement. Au retour des JO, je me suis davantage investi pour accumuler un maximum de connaissance le plus rapidement possible. Il a fallu prendre le train en marche et il avançait vite.
Fred Bousquet aux côtés d'Alain Bernard, Malia Metella et Laure Boulleau lors de la célébration du succès de Paris 2024 en septembre dernier. (Photo: KMSP/Jean-Marie Hervio)
Quels vont être tes missions en 2018 ?
Ma position à la mairie a évolué en fin d’année. Je suis toujours délégué à l’adjoint aux sports, et j’ai, en plus, ma propre délégation au niveau des grands équipements et des grands événements de la ville. Ça dépasse un peu le domaine du sport. Il y a des manifestations culturelles et tout ce qui se déroule au Palais des Sports, au Dôme et au Silo qui sont des salles de spectacles, sont sous ma responsabilité.
C’est une très belle opportunité.
C’est grâce à un concours de circonstances que cette délégation a été libérée pendant l’automne et après une période de réflexion de la part du cabinet du maire, ils m’ont proposé de prendre le poste un peu avant les fêtes de fin d’année. C’est arrivé au bon moment, parce qu’après l’aventure de la « Capitale Européenne du Sport », je me demandais quel allait être mon rôle jusqu’à la fin du mandat. Alors c’est vrai qu’il y a Paris 2024, mais ce sont d’autres élus qui ont été nommés pour s’occuper de la relation avec le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques (COJO). Lorsque cette possibilité de nouvelle délégation s’est offerte à moi, j’ai tout de suite accepté, d’autant que ça me permet de continuer à être proche de l’événementiel et j’aime vraiment ça.
Fred Bousquet en plein échange avec la Maire de Paris, Anne Hidalgo. (Photo: KMSP/Philippe Millereau)
Malgré tout, tu seras forcément impliqué dans l’organisation des Jeux parisiens.
En tant qu’athlète ayant représenté la France pendant quelques années, je suis forcément à la disposition du COJO s’ils ont besoin de moi. J’ai notamment été sollicité lorsque les membres du CIO sont venus en France visiter les installations parisiennes avant la désignation de la ville hôte. J’ai présenté le futur site aquatique et accompagné les membres du CIO. Il y a quelques mois, j’ai également participé à une réflexion avec de nombreux athlètes français à l’INSEP. C’était l’occasion de revoir Alain (Bernard), Malia (Metella), ou encore Fabien (Gilot). La basketteuse Emmeline Ndongue m’a aussi demandé de me rendre dans un collège à Marseille pendant la semaine olympique début février. À chaque fois que je serai sollicité, je me rendrai disponible. Nous avons ce rôle à jouer. On se doit d’accompagner ou aider dans la bonne organisation de cet événement majeur.
Comment as-tu vécu cet échange avec les jeunes de ce collège ?
J’adore partager et échanger avec les plus jeunes. Je n’ai rien à leur apprendre mais ils peuvent prendre ce qu’ils estiment être important pour eux. Quand Emmeline m’a sollicité, j’ai accepté avec plaisir. J’ai été agréablement surpris parce que les enfants que j’avais en face de moi, qui était en CM2 et en 5ème, était déjà bien sensibilisés aux valeurs du sport et de l’olympisme. Je pense que la semaine olympique qui a été organisée en 2016 a été bénéfique et a permis aux plus jeunes de comprendre et de s’approprier tous ces concepts. Il y a un vrai travail de fond qui a été mené par les enseignants également.
À Rio, le vice-champion olympique avec le relais 4x100 m nage libre à Pékin, a vécu ses derniers Jeux Olympiques. (Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire)
À leur âge, rêvais-tu déjà des Jeux ?
Mais zéro (rires) ! J’ai découvert les Jeux en 1996, quand j’avais 15 ans. Même en 1992 à Barcelone, qui n’était pas très loin de chez moi, je n’étais au courant de rien. C’est horrible de se dire ça. En 1996, je nageais depuis un an et demi et j’ai découvert le mouvement olympique. Je me suis dit que ça serait génial de participer à un tel événement.
Sont-ils conscients de ce que ça représente ?
Ils se rendent compte que ça va être une énorme fête du sport et un moment unique dans leur vie où ils vont pouvoir rencontrer ou approcher des hommes et des femmes de nations, de cultures et d’horizons totalement différents dans une convivialité liée au sport. Il n’y a qu’à travers les Jeux que l’on peut vivre ça.
Recueilli par J. C.