Elle est restée de longues minutes devant l’écran géant du site des championnats du monde de Yeosu. Une attente interminable pour savoir si, après 10 km d’effort, la qualification olympique était au bout. C’est la photo finish qui décidera du sort d’Aurélie Muller et de sa partenaire d’entraînement Sharon Van Rouwendaal, championne olympique en titre. Et alors qu’elle a rejoint le coin des athlètes, Aurélie Muller apprend qu’elle termine à la onzième place. Pour un dixième, la double championne du monde du 10 km ne verra pas Tokyo…
Dans quel état d’esprit es-tu ?
Je suis déçue, forcément. Mais je n’ai aucun regret parce que j’ai fait ma course comme je le voulais. J’ai fait des choix et je les assume. À la fin ça ne fonctionne pas et je perds ma qualification olympique.
As-tu des regrets ?
J’ai mené la course pendant trois tours et je me suis régalée. Je n’ai pas de regrets. Par rapport à mes choix ces dernières années, je ne regrette rien non plus (en 2018, Aurélie a décidé de se consacrer à ses études, ndlr). J’ai tenu trois tours devant. Quand les filles reviennent, j’ai déjà beaucoup donné et à la fin il me manque un dixième.
Comment as-tu vécu l’attente du classement à la fin de la course ?
J’ai déjà connu cette attente à la fin de la course donc je la gère mieux. J’attends et je vois que Lara est quatrième. Je me dis que si je suis onzième, c’est terminé. Après, j’avais toujours un espoir parce que c’était la photo finish. Et puis je me dis que ça ne sert à rien d’attendre devant l’écran donc je retourne me changer et la décision n’est plus entre mes mains à ce moment-là. La décision tombe, on regarde la vidéo et je dis au staff que j’ai été gênée par Bruni.
Aurélie Muller attend les résultats officiels du 10 km aux côtés du directeur de la discipline Stéphane Lecat (Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire)
Et c’est pour cette raison que vous portez réclamation devant le jury d’appel.
Exactement. On verra demain à 8h30 (1h30 du matin en France, ndlr) ce que ça donne…
Ton histoire avec les Jeux Olympiques est décidément compliquée.
Je me demande si les Jeux sont maudits pour moi ou pas… Honnêtement, je ne sais pas.
As-tu repensé à ta disqualification de Rio ?
Évidemment tu y repenses même si ce n’est pas la même histoire. J’ai fait ma course, je n’ai pas de regrets. Je me répète mais c’est la vérité.
Quelle est la suite de ton programme ?
Je n’abandonne pas. J’ai encore le 5 km et le relais si on décide de me mettre dedans. Je suis là pour l’équipe de France et je vais essayer de bien terminer ma semaine.
Recueilli à Yeosu par J. C.