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Les Jeux Olympiques de Rio ont marqué la fin d’une époque. Avec eux, toute une génération de nageurs a tiré sa révérence. Ainsi, Florent Manaudou (parenthèse handballistique), Yannick Agnel, Fabien Gilot, Coralie Balmy, Grégory Mallet, William Meynard, Ophélie-Cyrielle Etienne et Giacomo Perez-Dortona ne porteront plus le bonnet tricolore. Il va sans dire que leur absence pèsera de tout son poids. Pourtant, comme l’assène Stéphane Lecat, ancien directeur de la natation olympique, concentré à présent sur l’eau libre : « Il y a plein de bons jeunes en équipe de France. Il faut le dire, l’écrire et faire comprendre à nos supporters que tous les talents n’ont pas disparu ». A défaut de le clamer à s’en déchirer les cordes vocales, nous avons décidé de consacrer six portraits à de jeunes nageurs engagés dans le plan « Gavroche 2024 ». Aujourd’hui, Pauline Mahieu, dossiste d'avenir.

Grand espoir de la natation tricolore, Pauline Mahieu aurait certainement pu connaître également la consécration dans une autre discipline de la FFN. Comme sa sœur Géraldine, la jeune Nordiste pratique en effet la natation et le water-polo au sein des Enfants de Neptune de Tourcoing, son premier club, et ce jusqu’à 12 ans. Mais tandis que l’aînée, aujourd’hui membre incontournable de l’équipe de France, choisit le « sport co », la benjamine se blesse à l’épaule. Obligée d’arrêter les « jeux de balle », Pauline aligne alors les longueurs en dos puisque c’est la nage qui la fait le moins souffrir pendant sa rééducation. L’esprit de compétition demeure, en revanche, toujours aussi présent et les performances de l’ancienne poloïste dans son nouveau sport de prédilection ne manquent pas d’attirer rapidement l’attention des spécialistes. Au cours d’un stage en commun, Ophélie-Cyrielle Etienne parle de Font-Romeu à la « Cht’i » qui n’hésite pas à quitter son Nord natal pour les Pyrénées. Ce sont alors Anne Rif, pendant deux ans, puis Richard Martinez qui prennent en main sa destinée aquatique. Pour le meilleur puisque la native de Villeneuve-d’Ascq accumule les records de France, « piqués » pour la plupart à une certaine Esther Baron. En 2015, la Nordiste de 16 ans ouvre son palmarès international en remportant deux médailles (l’argent sur 50 m dos et le bronze sur 100 m dos) lors des premiers Jeux européens. Un parcours une nouvelle fois quasi identique à celui de sa prestigieuse aînée, championne d’Europe juniors sur 100 m dos et médaillée d’argent sur 200 m dos en 2003 alors qu’elle était âgée de 16 ans. Logiquement intégrée dans le dispositif « Gavroche 2024 », Pauline Mahieu a raté le premier stage à Antibes en juin dernier, mais pour la bonne cause puisqu’elle a obtenu son bac S avec mention Très Bien ! Libérée, elle a depuis participé aux autres rendez-vous du collectif. A l’INSEP, juste avant les dernières vacances de la Toussaint, elle a ainsi pu « s’offrir » un 12x200 m dos planifié par Grégoire Lefebvre, l’entraîneur de Cyrielle Duhamel ! « Ce n’est pas le genre de séries que j’ai l’habitude de faire à Font-Romeu avec Richard », reconnaît la dossiste, « mais Gavroche, c’est aussi ça : accepter les règles du jeu données par d’autres coaches que le sien. Ils font ça dans notre intérêt et c’est super intéressant de mettre de la nouveauté dans nos séances et de nous retrouver avec de nouveaux partenaires d’entraînement ». Convaincue que le plan Gavroche lui permettra de franchir un nouveau cap, la toute nouvelle senior aimerait que ce soit au plus vite. Et même d’ici cet été puisque les championnats du monde de Budapest réunissent l’ensemble des disciplines de la Fina et par conséquent aussi… le water-polo où sa sœur devrait logiquement être présente.

Jean-Pierre Chafes

 

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