À 35 ans, Malia Metella, vice-championne olympique du 50 m nage libre à Athènes en 2004, suit encore avec attention les performances des nageurs tricolores. Et l’ancienne nageuse est persuadée que la nouvelle génération sera capable de porter haut les couleurs de la France à Tokyo en 2020 et peut-être à Paris en 2024. À la veille de l’Open de France, la vice-championne olympique du 50 m nage libre à Athènes dresse un état des lieux de la natation française.
Tu gardes un œil attentif sur la natation. Quel regard portes-tu sur cette nouvelle équipe de France ?
Il y a une belle génération qui est en train d’arriver. Toutes les étapes qu’ils sont en train de vivre devraient leur permettre d’aborder de la meilleure des manières les plus grandes échéances internationales. Nous avons également connu cette période de transition après les Jeux Olympiques de Sydney en 2000. Je suis certaine qu’ils arriveront bien armés et très forts à Tokyo en 2020.
Ton frère, Mehdy Metella, est désormais l’une des têtes d’affiches de la natation tricolore. Est-ce une position qui lui correspond ?
Je pense qu’il ne se prend pas la tête et qu’il vit les choses exactement comme elles viennent à lui. Il a surtout envie de montrer ce qu’il est capable de faire et de décrocher des médailles internationales.
Le penses-tu capable d’écrire sa propre histoire et de décrocher des médailles mondiales et olympiques en individuel ?
Ces dernières semaines, il a prouvé qu’il avait le niveau et que sa méthode d’entraînement était la bonne. Il a réalisé de belles performances, mais tout est remis à zéro en arrivant sur le plot de départ d’une finale mondiale. Ses adversaires sont toujours performants lors des grands événements et il devra être à la hauteur également.
Vice-championne olympique du 50 m nage libre à Athènes en 2004, Malia Metella suit avec attention les performances des nageurs tricolores (Photo: Catherine Cabrol)
Chez les filles, Charlotte Bonnet est la chef de file. Elle n’est d’ailleurs plus très loin de ton record de France du 100 m nage libre. Qu’est-ce que cela t’inspire ?
Je serais vraiment ravie que Charlotte puisse améliorer mon record. A l’époque déjà, j’aurais aimé que Camille (Muffat) s’en empare mais elle l’a manqué pour quelques centièmes. Un record est fait pour être battu de toute manière. Et puis si Charlotte y arrive, c’est la garantie qu’elle réalise un très bon 200 m nage libre et pourquoi pas qu’elle décroche une médaille à Budapest.
Quelle place occupe l’Open de France dans la préparation des nageurs ?
Pour ma part, je n’ai jamais disputé de compétition trois semaines avant une échéance internationale, mais je pense que l’objectif est avant tout de prendre des repères. Certains vont s’aligner sur leur course de prédilection pour peaufiner les derniers réglages, d’autres vont peut-être décider de nager d’autres distances pour garder le pied dans l’eau et poursuivre l’affûtage. C’est aussi l’occasion d’un regroupement d’équipe avant la compétition de l’été. Même s’ils ne sont pas nombreux, ils vont pouvoir partager quelques jours ensemble, se découvrir ou se retrouver et mettre en place une cohésion de groupe.
Recueilli par J. C.