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Ce matin se déroule la coupe du monde 10 km d’Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis), compétition pré-qualificative pour les championnats du monde 2019 et les Jeux Olympiques de 2020. Le Directeur Technique National, Julien Issoulié, a tenu à être présent sur place pour ce rendez-vous à fort enjeu pour l’équipe de France eau libre.

Quel est le sens de votre présence sur cette compétition ?

Cette compétition n’est pas une simple manche de coupe du monde. Elle est une étape importante sur la route des Jeux Olympiques de Tokyo. Les nageurs classés dans le « top 10 » demain valideront leur pré-qualification pour les championnats du monde 2019, qui seront eux-mêmes qualificatifs pour les Jeux. Ce n’est pas un rendez-vous anodin. Une deuxième raison importante qui explique ma présence ici, c’est que ce type de déplacement permet de nombreux temps d’échanges informels avec les membres du staff de l’équipe de France. Cela fait partie du management d’une équipe : partager nos visions des choses, entendre de vive voix les réactions de chacun, donner des explications, dans le but de continuer à faire progresser la discipline tous ensemble. Troisièmement, cela permet de faire passer un message positif aux athlètes, de leur montrer qu’ils sont soutenus et accompagnés. Enfin, vivre ces grandes compétitions sur place donne du sens à l’action de la direction technique au travail de tout ce qui est effectué au quotidien.

Départ aux championants du monde de Budapest (KMSP/Stéphane Kempinaire).

Quelles sont vos attentes pour l’eau libre en 2019 et 2020 ?

La discipline elle-même a des attentes élevées du fait des excellents résultats enregistrés ces dernières années. Il faut tout faire pour continuer à mettre le staff et les athlètes dans les meilleures dispositions pour continuer à être ambitieux tous ensemble. Nous avons des athlètes, des cadres et des entraîneurs excellents, mais la concurrence internationale progresse, nous avons pu le constater aux championnats d’Europe de Glasgow. Nous devons trouver les solutions pour demeurer les plus performants. Là est l’enjeu principal ! Notre ambition est de qualifier quatre nageurs d’eau libre aux Jeux de Tokyo : deux garçons, deux filles, afin de se donner le maximum de chances de médailles. Pour cela, il faudra placer ces deux garçons et ces deux filles dans le « top 10 » aux Mondiaux 2019. La mission n’est pas simple, et elle commence dès demain avec cette étape de coupe du monde d’Abu Dhabi.

Océane Cassignol, Aurélie Muller, Logan Fontaine et Stéphane Lecat (de dos) laissent éclater leur joie à l'arrivée du relais mixte des championnats du monde de Budapest (KMSP/Stéphane Kempinaire).

Comment accomplir cette mission ?

En s’appuyant sur les expériences passées, les apports de chacun, en capitalisant sur ce que la discipline a connu de positif, mais aussi de négatif, en imaginant des choses nouvelles, en prenant des risques, en étant audacieux. L’eau libre fait partie de ces disciplines où la part d’aléa est réelle, où de multiples paramètres peuvent venir perturber la performance d’un athlète parfaitement préparé : un ravito renversé, un coup de froid ou un coup de chaud, un mauvais coup de la part d’un concurrent… Il faut réunir les conditions pour limiter au maximum l’impact de ces impondérables. La mission de qualifier quatre nageurs d’eau libre aux Jeux, on le sait, n’est pas une science exacte.

Les médaillés des championnats du monde 2017 de Budapest (KMSP/Stéphane Kempinaire).

D’autant que les critères fixés par le directeur de la discipline, Stéphane Lecat, sont exigeants.

La discipline a connu de nombreux succès, elle ne peut pas s’endormir. Par le passé, c’est l’exigence qui a conduit à la performance. Avec ce mode de qualification, nous avons la certitude que les nageurs qui iront aux Jeux s’aligneront avec la capacité d’être médaillables. L’eau libre est une discipline de fond, où la part de vécu au haut niveau est fondamentale. Il est normal que nous exigions de nos qualifiés olympiques qu’ils satisfassent des critères relevés dans des contextes de forte adversité internationale. Pour les accompagner, il nous faudra surtout solliciter les bonnes compétences, jusqu’alors non-priorisées. Je pense par exemple à l’analyse vidéo, le travail mental individualisé , voir un suivi plus scientifique des états de forme . Par contre cela nécessite des financements. On peut tout de même espérer qu’avec la perspective des Jeux de Paris 2024 dans six ans et la réforme actuelle de la gouvernance du sport français, nous aurons les moyens d’y parvenir.

Recueilli par F. L.

 

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