Nageur de bassin dans les années 1980, Samuel Toury s’est récemment pris de passion pour l’eau libre et les longues distances. Au point de participer régulièrement aux épreuves de l’EDF Aqua Challenge au gré de ses visites à sa famille et à ses amis.
Les moins de 20 ans qui ont trusté les premières places du 5 kilomètres de l’étape cannoise ne le connaissent sans doute pa, mais Samuel Toury, quinzième de l’épreuve disputée le week-end dernier (4-5 juin), fut en son temps l’un des meilleurs brasseurs tricolores. Après avoir « appris à nager dès 3 ans, commencé la compétition à 9 et intégré un sport-études à 11 », l'Ardennais est, en effet, finaliste des championnats de France à plusieurs reprises. Parfois tout près du podium comme à Millau et Rennes en 1986, il porte même les couleurs de l’équipe nationale à l’occasion d’un tournoi des 7 nations juniors, aux Pays-Bas. A 20 ans, Samuel décide cependant de se consacrer à une vie professionnelle qui a d’une certaine manière démarré… dans les bassins. « Il se trouve, en effet, que dans les années 1980, le club de Charleville-Mézières a été l’un des premiers à avoir un sponsor privé : les supermarchés Cora. J’y ai fait un stage quand je nageais encore. Puis ils m’ont payé une formation dans le domaine commercial. Trente ans plus tard, j’en suis à ma quatrième direction de magasin ».
(Photo : FFN/Jean-Pierre Chafes)
Bien occupé professionnellement comme familialement (il est papa de jumelles), l'Ardennais n’en délaisse pas pour autant la natation. Au contraire. Malgré « quelques pauses, plus ou moins longues », il se reprend même au jeu de la compétition. « En masters » et en fonction de ses disponibilités, mais avec toujours le même enthousiasme. Et lorsque ses filles partent faire leurs études loin du cocon familial, il va même en profiter pour s’essayer à une discipline nouvelle pour lui : l’eau libre ! « Ça n’existait pas de mon temps », rigole Samuel. « Et quand Stéphane Lecat a commencé à la faire connaître, j’avais raccroché. Moi, en fait, j’ai fait un peu d’eau libre avec le triathlon, mais ma première vraie course, c’était en 2017. J’étais allé voir ma fille Marie à Paris et j’en ai profité pour faire le 5 kilomètres de la Fluctuat (ancien nom de l’étape parisienne de l’EDF Aqua Challenge, ndlr) ». Satisfait de ses sensations et de son chrono (en un peu plus d’1h10’, il termine 16ème, ndlr), l’ancien brasseur se promet de remettre ça. Ce qu’il fait en 2018, puis en 2019. L’année suivante, changement de décor puisque c’est, cette fois, au départ du défi Monte-Cristo qu’on retrouve Samuel Toury, ravi de pouvoir à nouveau allier un séjour en famille et sa passion. « Mon autre fille Léa fait ses études à Marseille alors je me suis dit pourquoi ne pas profiter d’aller la voir pour m’essayer à la nage en mer. Ça a été plus compliqué évidemment que dans le bassin de la Villette. D’autant qu’il y avait des méduses, mais j’ai fait 36’ le samedi sur le 2,5 km et 1h16’ le lendemain sur le 5 bornes. Puis 1h32’ en 2021 sur le 6 km ».
Pascaline Lesparre (ex-Louvrier) et Samuel Toury lors de l'étape cannoise de l'EDF Aqua Challenge (Photo : FFN/Jean-Pierre Chafes).
Alors quand son ancienne coéquipière, une certaine Pascaline Lesparre (ex-Louvrier) lui propose de venir lui faire un petit coucou tout en participant à la Bocca Cabana Cup, le directeur de supermarché n’hésite pas longtemps. « On a partagé la même ligne d’eau pendant je ne sais plus combien de saisons à Charleville. On est un peu comme frère et sœur d’entraînement et on est toujours resté en contact. Par contre, on ne se voit plus beaucoup. Alors cette année, j’ai tout fait pour répondre à son invitation ». Le week-end dernier, Samuel a donc bousculé son emploi du temps pour pouvoir être présent à Cannes. « Je vis à Lens, mais j’avais un rendez-vous professionnel le samedi matin à Creil. Je suis donc parti de chez moi de très bonne heure pour pouvoir nager un petit peu avant ma réunion et de prendre dans la foulée l’avion pour Nice à 16h30. Malheureusement, il a eu du retard et je suis finalement arrivé à Cannes à 20h ». Sans que cela le gêne le moins du monde. « J’ai pu passer la soirée avec Pascaline et Gilles (Lesparre, mari de Pascaline et président du CN Cannes) et être dimanche au départ du 5 kilomètres. Tout était top : le départ plongé, la température de l’eau, le parcours et l’arrivée sur cette magnifique plage... J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir ». Et une belle quinzième place au scratch doublée d’un podium dans la catégorie plus de 50 ans ! « Mais je n’avais pas assez de place dans mon bagage cabine et j’ai laissé la coupe à Pascaline », livre Samuel avant de prendre l’avion qui le ramène vers les Hauts-de-France. Mais peut-être pas pour longtemps puisqu’on pourrait peut-être le voir du côté d’Embrun à la fin du mois de juillet pour une nouvelle étape de l’EDF Aqua Challenge !
A Cannes, Jean-Pierre Chafes