Six nageurs tricolores ont encore réalisé les minima demandés pour se qualifier pour les Mondiaux de Fukuoka (23-30 juillet). Les dossistes ont particulièrement brillé avant que Léon Marchand ne vienne ajouter un deuxième titre de champion de France en deux courses.
Pauline Mahieu, championne de France du 100 m dos en 59’’66
Ce 100 m dos féminin était l’une des courses les plus attendues de cette compétition. Et elle a tenue toutes ses promesses. A l’arrivée, c’est Pauline Mahieu qui s’est adjugé le titre national et l’un des accessits pour les Mondiaux de Fukuoka (23-30 juillet).
« Je suis vraiment soulagée et contente. J’ai adoré cette course. Je ne vous mens pas il y avait une pression de dingue parce que c’était la place qui comptait avant tout. Le temps, nous l’avions toutes les quatre, la preuve. Je suis tellement contente d’avoir gagné. Ma stratégie était de ne pas regarder les autres. Je sais qu’elles ont tendance à partir vite et si je commence à regarder, j’ai tendance à cogiter. Je travaille ça à l’entraînement. Je sais que j’ai un gros retour et c’est ce que j’ai réussi à mettre en place encore aujourd’hui. Disputer cette épreuve en individuel aux Mondiaux, c’est incroyable. Je rêve de ça depuis des années et c’est enfin là. »
Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire
Analia Pigrée, vice-championne de France du 100 m dos en 59’’79
Analia Pigrée a le sourire et, comme souvent, il est communicatif. La dossiste de Canet 66 Natation, qui s’entraîne au CNE de Font-Romeu, a terminé deuxième d’un 100 m dos très relevé. Au-delà de la médaille d’argent, c’est le temps (59"79) qui est synonyme de minima pour les championnats du monde de Fukuoka. Un soulagement et une fierté.
« J’ai fait une plutôt belle course. Nager en 59 secondes, je ne m’y attendais pas. Je visais le temps de qualification en 1’00"29, donc c’est quand même pas mal et je suis très contente de ma course. Faire une belle course comme cela, ça fait du bien, surtout avec tout ce qui s’est passé avant, la blessure, etc. La forme revient vraiment bien, je réapprends à nager le 100 m dos, je réapprends à aimer le 100 m dos et c’est super bien. Canet est un club de champions, qu’est-ce que je peux dire d’autre ? (rires) C’est très bien que l’on soit deux du même club devant, même si deux autres filles ont fait le temps. Je suis très fière de passer devant les deux de l’INSEP (rires). Le record de France n’est pas pour tout de suite, mais on travaille pour. »
Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire
Mewen Tomac, champion de France du 100 m dos en 52’’87
Après les filles, les garçons aussi nous ont régalés sur 100 m dos. Et l’habituel duel entre Mewen Tomac et Yohann Ndoye Brouard a cette fois tourné à l’avantage du premier. L’Amiénois a fait toute la course en tête et a réussi la performance de passer pour la deuxième fois de sa carrière sous les 53’’.
« Je suis très content parce qu’au long de l’année j’ai du mal à trouver ma nage sur 100 m dos. Aujourd’hui, je l’ai trouvée tout de suite et je suis content. J’ai beaucoup travaillé le départ cette année parce que c’était sur cette partie que je perdais du temps par rapport aux autres. Le temps est intéressant, c’est la deuxième fois que je nage sous les 53’’. C’est cool de revenir à ce niveau-là. Je vais travailler encore davantage pour espérer aller plus vite. »
Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire
Yohann Ndoye Brouard, vice-champion de France du 100 m dos en 53’’53
Il faudra bien compter sur Yohann Ndoye Brouard cet été. Le dossiste des Dauphins d’Annecy a terminé deuxième du 100 m dos, à une demi-longueur de son rival et ami, Mewen Tomac, mais a signé un temps de 53"53 qui devrait valider son billet vers Fukuoka (Japon), en juillet prochain. Après une saison de galère et une reconstruction mentale, le protégé de Michel Chrétien souffle un bon coup.
« Il y a du soulagement et je suis très content du temps. Je ne crois pas avoir nagé souvent plus vite que 53"4. C’est un bon temps, je suis content car je pense pouvoir faire mieux aux championnats du monde. J’ai un peu de mal à me concentrer sur ma course donc j’ai essayé de ne pas regarder Mewen et me concentrer sur moi-même. Il a fallu refaire tout un schéma mental (après sa blessure, ndlr), parce qu’après une blessure il y a forcément une baisse de confiance et là, ça me remet bien. C’était une course contre la montre, ça a été dur de gérer parfois, entre l’intensité que je voulais mettre à l’entraînement et l’intensité que mon corps pouvait endurer. Il reste cinq semaines et je pense pouvoir encore faire du boulot. Je ne suis pas encore hyper confiant donc je n’ose pas encore partir vite, mais aux championnats du monde je pourrais. »
Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire
Léon Marchand, champion de France du 200 m nage libre en 1’46’’44
Si on l’attendait au tournant sur ses épreuves de prédilection, on ne savait pas vraiment ce qu’allait nous proposer Léon Marchand sur 200 m nage libre. Qualifié en finale avec le 7ème temps, le prodige toulousain a profité de sa position excentrée dans le bassin pour réaliser sa course et devancer tous les spécialistes de l’épreuve dans un temps canon (1’46’’44).
« C’était sympa. Je voulais gagner cette course. Le plateau était plutôt relevé et mon meilleur temps était 1’48’’70 donc je n’avais pas trop d’attente. J’ai mieux construit ma course qu’en série. J’ai mis moins de jambes dans le premier 100 m, ce qui m’a permis de bien terminer. Je pense que j’ai nagé à mon niveau mais je n’avais jamais vraiment eu l’occasion de nager cette épreuve. J’avais déjà été très vite en petit bassin aux États-Unis. C’est difficile de confirmer en grand bassin, ce n’est pas une course évidente mais c’est un bon début. Il va falloir encore nager plus vite. Je pense qu’on arrive à construire un beau relais 4x200 m. On peut viser un podium dès cet été et il faudra qu’on soit tous à notre meilleur niveau. »
Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire
Anastasiia Kirpichnikova, championne de France du 1500 m nage libre en 16’04’’89
Anastasiia Kirpichnikova valide sa mainmise sur les épreuves de demi-fond. La pensionnaire de Montpellier Métropole Natation a remporté haut-la-main le 1500 m nage libre à Rennes. Elle a même frôlé le record de France de Laure Manaudou, établi en 2006. Un objectif qu’elle a désormais en ligne de mire, aux championnats du monde de Fukuoka.
« Oui, je voulais battre le record. Cette compétition est dure car cela fait longtemps que je n’ai pas nagé à une compétition comme celle-ci. Mais c’est la vie ! J’espère que je le ferai aux championnats du monde. Pour moi, c’est dur de nager toute seule, car cela fait deux ans que je nage seule et j’espère que cela sera plus intéressant dans les grands championnats. Il me reste encore le 800 m et même peut-être le 200 m. »
Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire
À Rennes, Louis Delvinquière & Jonathan Cohen