Pour leur premier match dans la compétition, les joueuses de Florian Bruzzo ont été battues par la Hollande (17-2), vice-championne du monde et d’Europe. Une rencontre particulièrement compliquée dans laquelle les Hollandaises ont fait preuve d’agressivité et de maitrise. Pour Louise Guillet, la capitaine, et Florian Bruzzo, l’entraîneur, un seul mot d’ordre : le travail.
Vous avez vécu un début de match particulièrement compliqué.
Louise Guillet : Nous n’avons pas respecté les consignes et nous n’avons pas été suffisamment agressives par rapport à ce que nous a demandé le coach. C’était notre premier match ici et nous devons absolument nous mettre dans le rythme, oublier cette rencontre et repartir de l’avant pour la suite de la compétition.
Florian, quel est ton avis ?
Florian Bruzzo : Ce n’est pas une question de consignes. Je sais que les joueuses ont fait leur maximum. Mais la question est de savoir à quel niveau ce maximum se situe-t-il. Il faut être réaliste. Nous nous maintenons dans une espèce d’illusion en se persuadant que nous appartenons à ce monde-là, mais nous n’avons simplement pas le niveau.
Les Hollandaises étaient particulièrement agressives. Était-ce, dès lors, difficile de se sortir de leur marquage ?
L. G. : Elles ont été agressives et on n’a pas réussi à y répondre en début de match (12-0 à la mi-temps, ndlr). Nous y sommes parvenues davantage dans les deux dernières périodes (3-1 et 2-1, ndlr), mais nous savons que c’est notre principal problème et il va être important de trouver rapidement une solution.
Florian Bruzzo donne des consignes à ses joueuses au bord du bassin. (Photo: DeepBlueMedia)
F. B. : Nous pratiquons un sport d’opposition, de contact, de lutte et physiquement nous ne pouvons pas rivaliser. Donc à partir du moment où le combat physique est perdu, il n’y a plus de tactique ou de technique. Alors oui, nous n’avons pas toujours réussi à mettre en place ce que nous souhaitions mais ce n’est pas parce que les filles n’ont pas été sérieuses, c’est parce qu’elles n’ont pas pu les faire. Je ne veux pas me réduire pour autant à un jeu minimaliste en jetant la balle dans les coins toutes les trois attaques pour éviter une contre-attaque. Ce n’est pas ma philosophie. Si on veut être compétitif dans un futur proche, nous devons constamment essayer de jouer, même contre ces équipes.
Malgré tout, défensivement, il y a eu du mieux en deuxième mi-temps.
L. G. : C’est encourageant mais le prochain match contre la Hongrie risque d’être encore compliqué et nous allons devoir être plus agressive qu’aujourd’hui.
F. B. : Bien sûr, mais les Hollandaises se sont aussi un peu relâchées, soyons lucides. Je pense que les joueuses ont également pris la mesure de l’événement au fil du match. Elles n’ont pas l’habitude de ces confrontations. Combien de matches de haut niveau disputent-elles dans l’année ? Posons-nous la question.
D’ailleurs, l’équipe est rajeunie cette année. Y-a-t-il eu de la pression avant d’entrer au bord du bassin ?
L. G. : Oui, l’équipe est jeune et nous débutons un nouveau cycle. En voulant bien faire, nous nous mettons peut-être trop de pression alors qu’il est primordial de rester concentré sur ce que nous avons travaillé à l’entraînement cette année. Nous devons nous lâcher, tirer davantage au but et aller de l’avant.
F. B. : L’équipe est rajeunie et les filles manquent considérablement d’expérience, mais, inutile de se trouver des excuses. Le niveau que l’on a vu ce soir, c’est celui du water-polo français à l’heure actuelle. Athlétiquement, nous ne travaillons pas assez et surtout pas assez dur. Nous devons mettre les moyens nécessaires pour progresser et y arriver.
Recueilli à Budapest par J. C.