Président de la Ligue Pays-de-la-Loire et de la commission des activités estivales, Joël Pineau espère que la réouverture des piscines va permettre aux clubs et aux pratiquants de vivre pleinement cette saison estivale forcément particulière.
Joël Pineau est président de la commission des activités estivales (Photo: FFN/P.Pongenty)
Quand et comment avez-vous intégré la FFN ?
J’ai été élu pour la première fois à la Ligue Pays-de-la-Loire en 1982 et j’ai connu presque tous les postes avant d’en devenir président. Je me suis présenté en tant qu’élu fédéral lors de la candidature de Gilles Sézionale en 2017. J’ai été élu au poste de président de la commission des activités estivales. Je suis issu de la natation estivale au départ. J’ai appris à nager à Cholet dans le bassin découvert de 50 mètres. Il n’y avait pas de piscine couverte et on nageait uniquement sur la période estivale.
Quelles sont vos missions au sein de cette commission ?
Il y a le côté sportif, avec un programme de compétitions que nous avons remodelé pour qu’il soit accessible au plus grand nombre, mais aussi le côté développement des activités en période estivale. Il y en a de plus en plus qui se développe en piscine ou en milieu naturel, notamment le plan « J’apprends à nager » et l’Aisance Aquatique. On encourage les clubs à reprendre possession de tous les lieux de baignade pour animer au mieux ces équipements.
Le dispositif "J'apprends à nager" aura bien lieu cet été (Photo: FFN/A.Rozès)
Comment avez-vous appréhendez la reprise des activités suite à la pandémie de COVID-19 ?
Nous sommes en lien régulier avec les présidents de structures estivales et dans la plupart des régions cela se passe bien. J’ai senti une volonté assez forte au niveau des collectivités de réouvrir ces structures rapidement. Il y a des obligations et des exigences sanitaires liées au COVID-19, mais dans un premier temps on a réintégrer nos groupes avant d’envisager à partir de la mi-juillet des petites manifestations d’animations ou des rencontres sportives. On suit l’évolution de la pandémie et les règles qui sont en vigueur. Il y a également la possibilité dans certaines régions de décaler la période estivale sur le moins de septembre afin de permettre aux scolaires qui n’ont pas pu nager en juin de venir à la rentrée.
Pensez-vous que l’organisation de rencontres sportives peut permettre d’accroître le nombre de pratiquants dans les clubs de natation estivale ?
Il y a forcément une crainte concernant le nombre de licenciés cet été. La saison étant plus courte que d’habitude, il me semble difficile de faire le plein de licences. Mais on fera le point en septembre et peut-être que nous aurons de bonnes surprises. D’autant que les nageurs n’ayant pas pu se confronter tout au long de l’année auront peut-être envie de se joindre à des rencontres sportives qui se tiendront cet été dans certains de nos clubs, même si le programme fédéral habituel est annulé.
Les stages « J’apprends à nager » pourront-ils se tenir dans ce contexte ?
Le dispositif « J’apprends à nager » sera déployé comme l’Aisance Aquatique avec des règles bien précises et un plafond concernant le nombre de participants. Les fonds par région ont été débloqués et désormais, c’est aux clubs de se manifester pour organiser ces différents stages.
Avez-vous transmis des recommandations précises aux clubs qui vont rouvrir leurs portes ?
La Fédération a énoncé des règles générales concernant la distanciation sociale et le respect des gestes barrières. Ensuite, ce sont les collectivités qui doivent s’organiser localement pour valider les conditions d’ouverture de leurs bassins. Il y aura autant de piscines ouvertes que d’organisations différentes. Dans ma région, on a demandé aux clubs de bien désinfecter les locaux, notamment douches et vestiaires après chaque activité.
Localement, certains clubs pourront organiser des rencontres sportives. (Photo: Adobe Stock)
Êtes-vous confiant concernant cette reprise ?
L’été sera peut-être caniculaire et tous les Français n’ont pas forcément la chance de partir en vacances. Les jeunes ont besoin de jouer et de s’amuser dans l’eau. Je souhaite que l’activité soit la plus encadrée possible afin d’éviter de constater une recrudescence de noyades cet été simplement parce que les piscines étaient fermées ou peu accessibles.
D’autant que la coupure liée au confinement a sans doute créée une certaine frustration chez les nageurs réguliers ou non. Sentez-vous que leur désir de retrouver cet élément est très fort ?
Les gens ont évidemment envie de retrouver ce terrain de jeu formidable. J’ai pu échanger avec des entraîneurs qui m’ont confirmé que les jeunes étaient ravis de revenir au bord des bassins. Que ce soit pour les nageurs de haut niveau ou ceux qui viennent une fois par semaine, c’est une excellente nouvelle de pouvoir retourner dans l’eau. Il y aura peut-être quelques craintes au départ, mais j’espère qu’elles s’estomperont assez vite.
Recueilli par Jonathan Cohen