Premier Français et sixième de la grande finale de la coupe du monde marathon d’eau libre de la FINA organisée à Abu Dhabi (Emirats arabes unis) en marge des championnats du monde en petit bassin (16-21 décembre), le jeune Sacha Velly, 16 ans, sacré champion de France des 800 et 1 500 m nage libre la semaine passée à Montpellier (9-12 décembre), a une fois encore fait la démonstration de son immense potentiel. A n’en pas douter, il faudra compter avec lui tout au long de l’olympiade qui nous mènera jusqu’aux Jeux de Paris en 2024.
Que retiens-tu de ta performance matinale (le 10 km masculin a été lancé à 8 heures dans la Yas Bay Arena jouxtant l’Etihad Arena où se tiendront jusqu’au mardi 21 décembre les Mondiaux en petit bassin, ndlr) ?
Eh bien, pour tout vous dire, je pensais qu’il restait encore un tour. Du coup, j’ai vu les autres démarrer et partir à fond. J’ai alors compris que nous approchions de l’arrivée et qu’il fallait tout donner. J’ai essayé de suivre le tempo des meilleurs, mais je me fais rabattre dans la dernière ligne droite et je les perds un peu de vue.
Tu finis malgré tout sixième du 10 km (premier Français). Est-ce un résultat satisfaisant ?
Oui, je voulais faire top 10 et premier Français ! Donc, j’ai atteint l’objectif que je m’étais fixé en arrivant à Abu Dhabi. De manière générale, je suis content de ma course. J’ai bien négocié les passages de bouées. J’ai un peu raté le décompte des tours et du coup je prends un ravitaillement dans le dernier tour alors que je n’aurais pas dû, mais bon, j’apprends et j’emmagasine de l’expérience pour l’avenir.
(Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire)
Aujourd’hui, tu as disputé ton troisième 10 km international après les étapes de coupe du monde de Doha en 2020 et 2021. As-tu le sentiment de t’imposer progressivement dans le paysage de l’eau libre internationale ?
Franchement, je n’en ai aucune idée (sourire)… Ce que je sais, en revanche, c’est que je prends progressivement mes marques. A chaque fois, je suis quand même surpris par le rythme qu’imposent les meilleurs. Aujourd’hui encore, c’était asphyxiant ! Physiquement, c’était dur. Mentalement, je ne suis plus impressionné, mais il y a toujours un peu de stress parce que j’ai envie de bien faire.
La semaine dernière, aux championnats de France de Montpellier, tu as remporté les titres des 800 et 1 500 m nage libre. Avec ta sixième place sur le 10 km d’Abu Dhabi, as-tu l’impression d’affirmer un peu plus tes ambitions ?
Absolument ! Mes titres de Montpellier m’ont mis en confiance. Physiquement, j’ai trouvé un état de forme qui me va bien. De toute façon, je savais qu’en nageant 15 minutes à Montpellier (sur 1 500 m nage libre), je pourrais viser un top 10 à Abu Dhabi. Après, rien n’est jamais joué dans une épreuve d’eau libre, mais je me sentais bien en arrivant.
(Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire)
Avant l’étape de coupe du monde à Doha, où s’achèveront les sélections pour les courses d’eau libre des Mondiaux de Fukuoka (Japon, mai 2022), qu’est-ce qu’il te faudra mettre en place dans les prochaines semaines pour conserver cet état de forme ?
Le plus important, c’est la rigueur au quotidien. Je pense au sommeil, à la nutrition et, bien sûr, aux entraînements. Vient un moment où tous les détails comptent. Je sais que je peux en faire plus à l’entraînement. Parfois, je ne suis pas 100%.
D’autant que les Jeux de Paris vont arriver vite.
Oui, avant c’était un rêve alors que maintenant, c’est clairement un objectif ! Il me reste encore beaucoup de travail, mais le résultat d’aujourd’hui (jeudi 16 décembre) montre que j’avance dans la bonne direction. Et puis, je fais entièrement confiance à Philippe (Lucas, son entraîneur à Martigues). Des champions, il en a fait. Il sait comment s’y prendre.
A Abu Dhabi, Adrien Cadot