Le directeur de l’eau libre dresse le bilan de l’année 2016 et nous présente les enjeux de la saison à venir.
Que retenez-vous de l’année 2016 ?
C’est la plus belle année de l’eau libre française. Nous sommes la première nation mondiale au bilan des résultats seniors, juniors et Comen. Il n’y a eu finalement qu’une « déception » avec la disqualification d’Aurélie (Muller) à l’issue de sa deuxième place sur le 10 km des Jeux Olympiques de Rio…
Cette « déception » a toutefois fait parler d’eau libre comme jamais.
C’est vrai que la vague de soutien a été phénoménale… Cet événement a fait passer l’eau libre dans une nouvelle dimension. On est passé d’une discipline totalement inconnue à un sport un peu plus médiatique. Mais bon, moi, je retiens surtout le travail accompli par les nageurs, les entraîneurs, les médecins de l'équipe de France, les kinés, les services administratifs de la fédération, des clubs, bref, toutes les personnes concernées de près ou de loin par l’eau libre qui ont fourni un travail exceptionnel. Sans eux, nous n’en serions pas là aujourd’hui !
Est-ce la première fois que la discipline connaît une telle densité de talents, aussi bien dans la catégorie senior que junior ?
C’est sûr que ce n’est pas tous les ans que nous disposons d’un tel vivier, mais il faut aussi dire à quel point nos nageurs travaillent. Cet été, les juniors se sont entraînés pour participer aux championnats d’Europe de Piombino (où Logan Fontaine et Jean-Baptiste Clusman ont décroché l’or sur 7,5 et 5 km, ndlr). Il faut aussi noter la présence indispensable de trois figures emblématiques qui tirent la discipline vers le haut et insufflent aux plus jeunes les valeurs de notre sport : Aurélie Muller, bien sûr, mais aussi Axel Reymond (champion d’Europe 2014 et 2016 du 25 km, ndlr) et Marc-Antoine Olivier (médaillé de bronze olympique à Rio, ndlr).
Que faut-il souhaiter à l’eau libre française pour 2017 ?
De ne pas rentrer dans le jeu médiatique, à l’instar de ce qu’a connu la natation course en 2016. Restons fidèles à nos valeurs d’humilité, de respect et de travail. Je souhaite aussi que l’équipe de France d’eau libre continue de vivre aussi sereinement. La dynamique est bonne, nous allons dans la bonne direction. Malgré tout, cela ne doit pas nous empêcher de nous remettre en question pour continuer de nous améliorer dans l’optique des Jeux de Tokyo. L’idée, c’est vraiment de prendre de l’élan pour se projeter dans les meilleures conditions sur les Jeux de 2020.
L’année 2017 sera également celle de la désignation de la ville qui accueillera les Jeux de 2024 (septembre 2017, ndlr). A votre avis, pourquoi Paris va l’emporter ?
Restons humbles… Je dirais : « Pourquoi Paris pourrait l’emporter ? ».
Pourquoi Paris pourrait l’emporter, alors ?
(Sourire)… Parce que la plupart des infrastructures existent déjà, parce que notre capitale est belle et parce que Paris a déjà accueilli les Jeux en 1924. J’aime à croire qu’à notre époque ce genre de symbole a encore du sens (sourire)… Il me semble également que les co-présidents de la candidature de Paris 2024, Tony Estanguet et Bernard Lapasset, sont vraiment très convaincants. Il en va de même pour Anne Hidalgo, la mairesse de Paris, qui est totalement engagée dans le projet.
Recueilli par A. C.