Si Jérémy Stravius et Camille Lacourt seront les derniers rescapés de la génération dorée à Strasbourg, c’est surtout leurs héritiers qui sont attendus à l’occasion de ces championnats de France (23-28 mai). Jordan Pothain, Clément Mignon, Mehdy Metella, Damien Joly, Charlotte Bonnet ou encore Mélanie Henique vont-ils reprendre le flambeau de leurs glorieux aînés ? La « génération 2000 » peut-elle créer la surprise ? Camille Lacourt réussira-t-il à relever le dernier défi de sa carrière ? Aurélie Muller effacera-t-elle des tablettes le record de France du 1 500 m nage libre de Laure Manaudou ? Voici les principaux enjeux de la compétition strasbourgeoise.
UN HERITAGE A ASSUMER
Avec les retraites de Fabien Gilot, Coralie Balmy, William Meynard, Grégory Mallet, Yannick Agnel ou encore la pause de Florent Manaudou, les Jordan Pothain, Clément Mignon, Mehdy Metella, Damien Joly ou encore Charlotte Bonnet et Mélanie Henique ne peuvent plus se cacher… Ils vont, pour la première fois, être seuls sur le devant de la scène. Si les locomotives tricolores Jérémy Stravius et Camille Lacourt seront bien présents à Strasbourg, les plus jeunes devront montrer qu’ils sont bel et bien en mesure de reprendre le flambeau de leurs glorieux aînés. « Une génération s’en est allée et, selon moi, c’est un avantage parce que cela va permettre aux jeunes de prendre leurs responsabilités et de se révéler », livre le directeur technique national, Laurent Guivarc’h. Charlotte Bonnet (sur 100 et 200 m nage libre) et Mehdy Metella (sur 100 m nage libre) ont, en tout cas, déjà réussi les temps de qualification pour Budapest cette saison. Les autres tenteront de les imiter et de faire briller les Bleus cet été en Hongrie.
Mehdy Metella sera l'une des principales têtes d'affiche aux championnats de France de Strasbourg (KMSP/S.Kempinaire)
UNE EQUIPE DE FRANCE A RECONSTRUIRE
« L’idée est de se servir de ces compétitions pour réaliser un état des lieux et bâtir l’équipe de France de demain. » Pour Laurent Guivarc’h, l’objectif est limpide : les championnats de France de Strasbourg doivent permettre de construire une nouvelle équipe de France qui devra être compétitive dans les années à venir et notamment aux Jeux de Tokyo en 2020 et à ceux de Paris ou Los Angeles en 2024… A en croire le DTN par intérim, il n’y a pas d’inquiétudes à avoir : « A mon avis, nous allons avoir des surprises à Strasbourg, notamment chez les filles ».
Yonel Govindin espère de nouveau intégrer l'équipe de France après les Mondiaux de Windsor en petit bassin (KMSP/S.Kempinaire)
LES « 2000 » PRÊTS A CREER LA SURPRISE
Si la plupart des observateurs s’accordent à dire qu’il manque actuellement une génération pour succéder aux Agnel, Manaudou et consorts, ils tendent également à penser que les nageurs nés au début des années 2000 sont pour le moins talentueux et prometteurs ! Parmi eux, la spécialiste du quatre nages Cyrielle Duhamel, qui a amélioré la meilleure performance française 17 ans de Camille Muffat sur 200 m 4 nages (2’13’’68) à l’occasion de la dernière étape du FFN Golden Tour à Amiens (28-30 avril). Quand on sait que le temps de qualification pour les championnats du monde hongrois se situe à 2’13’’01, on se dit que la Béthunoise a de réelles chances de s’inviter dans la cour des grands à Budapest.
Cyrielle Duhamel pourrait créer la surprise et décrocher sa première sélection en équipe de France (KMSP/S.Kempinaire)
LA DER DE LACOURT
A Strasbourg, Camille Lacourt, 32 ans, disputera ses derniers championnats de France. Avec quatre titres de champion du monde et cinq de champion d’Europe, le dossiste possède l’un des plus beaux palmarès de la natation tricolore. Et il espère le garnir d’une dernière médaille sur le 50 m dos aux championnats du monde de Budapest, la ville qui l’a révélé au grand public il y a maintenant sept ans (2010). Mais après une année partagée entre Paris et Marseille, entre sa reconversion et sa vie de nageur, Camile Lacourt sera-t-il prêt pour le dernier défi de sa carrière ? Réponse le jeudi 25 mai aux alentours de 19 heures sur les antennes de beIN SPORTS.
Camille Lacourt s'est lancé un dernier défi: remporter une médaille aux Mondiaux de Budapest cet été (23-30 juillet) (KMSP/S.Kempinaire)
UN RECORD DE FRANCE POUR MULLER ?
C’est également l’un des enjeux de la compétition et un moment particulièrement scruté par les observateurs et les fans de natation. La championne du monde du 10 km, Aurélie Muller, tentera de remplir le dernier défi de sa saison post-olympique. Après sa troisième place lors de la mythique épreuve au long cours de Santa Fe (57 km, Argentine) et sa victoire sur le 10 km d’Abu Dhabi (Emirats arabes unis), la protégée de Philippe Lucas tentera d’améliorer le record de France du 1 500 m nage libre détenu par Laure Manaudou depuis 2006 (16’03’’01). Si tel était le cas, Aurélie Muller ne détiendra pas seulement la meilleure marque française, mais également la meilleure performance mondiale de la saison. Une course à suivre le mercredi 24 mai à 18h15 sur les antennes de beIN SPORTS.
Aurélie Muller tentera d'améliorer le record de France du 1500 m nage libre mercredi 24 mai (KMSP/S.Kempinaire)
J. C.