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Grand artisan du succès de l’équipe de France face aux États-Unis (19-17 après les tirs au but), Thomas Vernoux était forcément satisfait de l’entrée en matière des Bleus dans cette Super Finale de World League. Désigné homme du match, le jeune poloïste tricolore nourrit de grandes ambitions dans ce tournoi et pour les deux années qui séparent les Bleus des JO de Paris 2024.

Es-tu satisfait de cette victoire et de ton trophée d’homme du match ?

Je suis surtout satisfait de la victoire. Le trophée d’homme du match est anecdotique. On n’a pas eu la chance de participer aux championnats du monde et on est content de pouvoir disputer ce genre de matches. On a ressenti de la pression avant le match parce qu’on savait que les États-Unis étaient une équipe solide, que nous n’avions pas battu depuis 20 ans. Ils jouent au plus haut niveau depuis longtemps et répondent présents à chaque sortie. On est satisfait de les battre aujourd’hui. On a essayé de respecter au maximum le plan de jeu et tout le monde a réalisé un très bon match. Mais nous avons très peu de temps pour savourer puisque dès demain nous jouons notre deuxième match contre les Italiens. On va essayer de bien récupérer pour être prêts demain.

Cela faisait quelque temps que vous n’aviez pas affronter d’équipes non-européennes. Cela change-t-il quelque chose dans l’approche ?

On commence à avoir l’habitude d’affronter les meilleures nations européennes. Ce n’est pas le cas des équipes comme les États-Unis. On les a beaucoup regardé à la vidéo. On savait que ce serait un match difficile.

Photo: WP Inside

Est-ce important de jouer ce genre de matches serrés et tendus dans l’optique de Paris 2024 ?

On rêverait tous de gagner tous les matches avec cinq buts d’avance mais ça se passe rarement comme ça. Tous les matches sont compliqués. Ce soir, on n’a jamais vraiment réussi à creuser l’écart. C’était tendu jusqu’au bout et cela nécessite d’être impliqué du début à la fin de la partie. On a réussi à répondre présents sur la durée du match, ce qui n’a pas toujours été le cas. Souvent, on avait des creux et on perdait le match. Cette fois on n’a rien lâché et on est heureux.

A quoi cela tient-il ?

On a fait une très longue préparation. Pendant que toutes les équipes étaient à Budapest pour les Mondiaux, nous nous entraînions sans relâche. La préparation a été très dure, aussi bien physiquement que mentalement. Pendant un mois, on s’entraînait sans pour autant jouer de matches. On était très motivé mais il fallait malgré tout que l’on se canalise pour appliquer le plan de jeu et remporter ce match.

D’autant que cette compétition revêt une importance particulière.

On en a discuté et on sait que c’est une compétition importante. On peut décrocher notre qualification pour les prochains championnats du monde et on a l’occasion d’affronter les meilleures nations mondiales en une semaine. L’équipe de France de water-polo a rarement décroché des médailles et c’est un bon test pour nous parce que si on veut en remporter une aux JO de Paris, il va bien falloir commencer. On ne se met pas trop la pression non plus. On veut gagner cette compétition, mais Paris ce n’est pas demain. On a encore deux ans pour bien travailler. Ce tournoi se tient en France et c’est un test grandeur nature pour les JO. On n’aurait pas pu rêver mieux à deux ans de Paris 2024. On a la chance d’avoir un public de folie derrière nous et c’est très agréable.

Recueilli à Strasbourg par Jonathan Cohen

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