Le Tournoi de qualification olympique qui s’ouvre aujourd’hui à Barcelone relève presque du miracle. Reporté à trois reprises pour cause de pandémie mondiale, il a été sauvé in extremis à un mois et demie des Jeux olympiques de Tokyo.
Hier (mercredi 9 juin), au dernier jour d’entraînement avant le début des épreuves, on soignait encore les détails de lumières et de son. Malgré tout, le gros du travail était fait et le bassin prêt à accueillir un rendez-vous programmé de longue date mais reporté à trois reprises. Le collectif France est sur place depuis plusieurs jours déjà, non pas pour s’adapter au décalage horaire, mais pour s’imprégner de l’atmosphère et maîtriser un peu mieux son environnement. Car, Covid oblige, il n’y aura pas de public à Barcelone et la compétition se déroulera sous « bulle ». Les athlètes, le staff, les médias et les bénévoles, après avoir rigoureusement réussis les multiples tests PCR, se voient dans l’interdiction de sortir de l’hôtel privatisé pour l’occasion. Pas question non plus de sortir de la piscine. Sauf pour rejoindre le bus qui fait plusieurs fois par jour la navette jusqu’à l’hôtel.
(Photo : Thomas Symonds)
(Photo : Thomas Symonds)
L’enjeu est de taille pour les Françaises qui concourent pour se qualifier sur deux épreuves : l’équipe et le duo. Le duo, composé de Laura et Charlotte Tremble, nagera samedi (12 juin) et dimanche (13 juin). Pour elles, les espoirs de qualification sont grands. Il reste dix places (sur 22 en tout) et les jumelles figurent parmi les favorites. Pour l’équipe, en revanche, le suspense demeure entier. Après un processus de sélection un peu complexe, il ne reste que trois tickets à prendre pour les JO de Tokyo. Trois tickets pour six équipes : l’Espagne, les États-Unis, l’Italie, la France, la Grèce et la Hongrie. Le résultat combiné des épreuves d’équipes techniques et d’équipes libres (qui se dérouleront respectivement aujourd’hui et demain, 10 et 11 juin) déterminera le classement final.
(Photo : Thomas Symonds)
(Photo : Thomas Symonds)
Cette année n’aura épargné personne, chacun ayant dû faire face aux imprévus et s’adapter sans cesse, mais les Françaises ont certainement déjà gagné la première place de l’abnégation et du combat. Il y a quelques semaines, Ève Planeix, la voltigeuse de l’équipe, retombe mal sur un porté. La soliste de l’équipe de France est forfait. Et il y a quelques jours à peine, c’est, cette fois, au tour de la capitaine, Marie Annequin, de se fracturer le pouce sur un porté également. La doyenne du team tricolore ne prendra donc pas part à la compétition barcelonaise. Elle a cependant tenu à faire le voyage, un plâtre bleu bariolé de textes et de cœurs sur sa main droite, et ne perd pas une occasion pour encourager ses coéquipières. « Nous n’avons pas surmonté autant d’épreuves pour qu’il ne se passe pas un truc grandiose ce week-end », livre-t-elle avec optimisme. Demain (vendredi 11 juin), vers 16h25, nous saurons donc si la France, pour la première fois depuis les Jeux olympiques de Sydney en 2000, alignera une équipe de natation artistique à la plus belle compétition du monde.
A Barcelone, Thomas Symonds
(Photo : Thomas Symonds)