Du vendredi 15 au dimanche 17 février, la ville de Cayenne accueillera trois jours durant le meeting de Guyane Festi'Nat qualificatif pour les Carifta Games qui se tiendront à la Barbade du 20 au 23 avril. L'occasion pour la rédaction de Natation Magazine de consacrer un numéro spécial à la natation guyanaise (téléchargeable gratuitement ici) et de rencontrer quelques-uns des plus emblématiques nageurs de la région sud-américaine. A commencer par Carl-Gustave Delor.
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Bébé nageur selon les vœux de parents qui souhaitent juste voir leur rejeton apprendre à nager, Carl-Gustave se découvre très tôt une véritable passion pour la natation. A six ans, alors qu’il ne maîtrise pas encore toutes les subtilités de la discipline, il est même fréquent de le voir défier ses camarades des Marsouins de Matoury. « J’ai toujours aimé faire la course », justifie aujourd’hui le Guyanais. Un goût pour la confrontation que ses entraîneurs vont bien évidemment entretenir en inscrivant très vite l’apprenti champion dans les différentes compétitions de jeunes organisées dans le département d’outre-mer. C’est d’ailleurs à l’occasion de l’une d’elles que celui qui est plutôt considéré jusque-là comme un dossiste se transforme en brasseur. « Je m’y suis mis par hasard puisque le copain qui devait faire la brasse dans le relais était absent. Je l’ai remplacé et finalement on a gagné grâce à mon parcours de brasse ». Devenue désormais sa « spé », la brasse ne tarde pas à apporter de nouvelles satisfactions à Carl-Gustave. Lors des Carifta Games à Aruba en 2014, il est ainsi longuement ovationné après sa victoire sur 200 m brasse. « Je passe 8ème à mi-course avant de commencer à remonter. Quand les grands, les 16-17 ans qui avaient leur finale après, ont vu ça, ils m’ont encouragé comme des fous sur le dernier 50 mètres. Et quand j’ai touché en premier, ils sont tous venus me féliciter, me taper dans la main. J’étais sur un petit nuage ».
Le quotidien est pourtant tout autre en Guyane. Obligé de « s’entraîner tous les matins de 5h à 6h45 pour être à l’école à 7h », la star montante de la brasse caribéenne arrive souvent en retard en cours provoquant la colère d’enseignants qui n’hésitent pas à le virer. D’où son choix d’intégrer le pôle espoir martiniquais à Schœlcher. Une décision qui s’avère rapidement positive puisque Carl-Gustave, qui gagne en autonomie et en maturité, progresse aussi dans le bassin sous la houlette de son nouveau coach Olivier Hauchere. Vainqueur des finales B des championnats de France cadets sur 50 et 100 m brasse à Amiens en 2016, il fait même une première apparition au sein de l’Elite à Schiltigheim, l’année suivante. La saison 2017-2018 tourne malheureusement au cauchemar. Blessé et confronté à la fermeture de la piscine du pôle pendant trois mois, le jeune guyanais réfléchit à la meilleure manière de relancer sa carrière sans négliger sa vie professionnelle. « En concertation avec Olivier, j’ai décidé de partir en métropole pour y trouver de meilleures conditions d’entraînement, mais aussi pour faire les études ». Si le premier choix se porte sur Limoges, c’est finalement à Cannes, que le brasseur pose ses valises en septembre dernier. « La chaleur et les petits plats guyanais me manquent, mais je ne regrette pas mon choix ». Entre les deux entraînements quotidiens, Carl-Gustave peut même bosser ses cours d’Info-Comm et suivre une formation BNSSA.
J.-P. C.
Le prometteur brasseur guyanais Carl-Gustave Delor en compagnie de Coralie Balmy lors des championnats 2018 de Martinique (D. R.).
CARL-GUSTAVE DELOR
Né le 12 octobre 1999
A Cayenne
Clubs : Marsouins de Matoury, Schoelcher Natation 2000 puis CN Cannes
Spécialités : 50, 100 et 200 m brasse