Normalement, elle n’aurait pas dû être à Saint-Raphaël. Après une blessure à la cheville contractée en décembre 2019, une opération dans la foulée, puis un confinement printanier, Mathilde Cini a connu une année 2020 quasiment blanche. Bien sûr, elle s’est remise à l’eau, mais la compétition commençait à sérieusement lui manquer. Elle a donc profité de l’occasion pour faire un passage éclair aux championnats de France et disputer un 100 m dos dont elle a pris la deuxième place (1’02’’48) dans le sillage de Cyrielle Duhamel (1’02’’23).
Que retiens-tu de ce retour à la compétition après de longs mois d’absence ?
Je viens de vivre une année très compliquée. Je me suis cassée la cheville l’année dernière, puis il y a eu l’opération, le confinement, les vacances d’été, la rentrée, un nouveau confinement… Enfin, rien n’a été simple ! Je ne devais même pas être là aujourd’hui, mais j’avais malgré tout à cœur de me regoûter à la compétition et de me montrer un peu (sourire)…
Il n’y avait donc aucune attente chronométrique sur ces championnats ?
Non, aucune ! Je voulais retrouver du plaisir, éprouver des sensations de vitesse dans l’eau, m’y remettre quoi (sourire)… Je me suis cassée la cheville le 10 décembre 2019. Ça faisait donc un an que je n’avais plus nagé en compétition.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
Qu’en est-il des Jeux de Tokyo dans ce contexte ?
J’y pense, bien sûr, mais je ne suis pas encore prête. Ça fait quatre ans que je m’entraîne pour ça, donc non, je n’ai pas tiré un trait sur cette échéance. J’ai eu un accident, une opération derrière, mais ça fait quinze ans que je nage. J’ai un peu d’expérience quand même. L’idée, c’est de se qualifier aux JO en juin lors des championnats de France de Chartres. Pour les Euro, on verra.
Comment s’est passée ta convalescence ?
Ça a été long ! D’autant que c’était la première blessure sérieuse de ma carrière. J’ai eu beaucoup de mal à me dire que c’était mort pour les Jeux de Tokyo. Heureusement, j’ai toujours été bien entourée. Tout le monde m’a soutenu. Ça m’a aidé à garder un gros mental.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
Et puis, presque miraculeusement, bien que le terme soit quelque peu inapproprié, le confinement printanier de 2020 est venu redistribuer les cartes et t’offrir une alternative improbable.
Voilà, c’est ça (sourire)… Aussi étrange que cela puisse paraître, le confinement a été une aubaine, pour moi. Lorsque que le CIO a fini par annoncer que les Jeux étaient reportés d’un an, je me suis dit qu’il me restait un an pour bosser et revenir à mon meilleur niveau.
Où en es-tu aujourd’hui ?
Techniquement, je suis bien. En termes de tonicité, ça va aussi. J’ai retrouvé de la puissance. Il faut dire que j’ai bien travaillé pendant le premier confinement. J’étais chez mes parents et je n’ai fait que ça (sourire)… J’ai été particulièrement sérieuse. Aujourd’hui, je manque de caisse. Il faut que je fasse des bornes, que je nage, que je nage et que je nage encore (sourire)…
Recueilli à Saint-Raphaël par A. C.