Alors que les équipes de France masculine et féminine de water-polo participent, cette année, à la Ligue Mondiale, la FINA a décidé de tester de nouvelles règles en 2015. Réduction du champ de jeu, du nombre de joueurs et même de la taille du ballon, tout est mis en oeuvre pour tenter de rendre le sport encore plus spectaculaire. Vraie révolution ou fausse bonne idée ? Nous avons mené l’enquête.
Qu’on se le dise, le water-polo n’est pas le premier sport à vouloir changer des choses ! Et ce ne sera certainement pas le dernier. Le rugby a ainsi créé le sept contre sept, le volley-ball a développé le beach-volley et la Fédération Internationale de Basket a popularisé le trois contre trois. C’est fort de la même volonté de dynamiser la discipline que la FINA a décidé de tester sur les matches de Ligue Mondiale la réduction du champ de jeu. Le terrain est désormais de 25 mètres sur 20 contre 30 mètres sur 20 auparavant pour les garçons, les filles jouant déjà dans des bassins de 25 mètres sur 20. En réduisant le champ de jeu, l’instance fédérale internationale espère augmenter la vitesse du jeu et donc les buts. « S’ils veulent avoir plus de buts, ils en auront, c’est sûr », commente Florian Bruzzo, entraîneur de l’équipe de France. « Mais la conséquence, est qu’il y aura encore plus d’arrêts de jeu puisque dès qu’il y a un but, nous mettons la balle au milieu pour l’engagement et nous procédons à des changements. » Serait-ce donc une fausse bonne idée ? « Pour moi, ça l’est ! » explique Julien Issoulié, directeur du water-polo à la Fédération française. « J’entends leur argument de vouloir rendre le jeu plus rapide, mais si on joue dans un vrai bassin de 25 mètres et pas dans un bassin olympique coupé en deux, les tribunes seront forcément plus petites. On ne met pas 7 000 personnes, comme cet été à Budapest, autour d’un bassin de 25 mètres ! Il faut savoir ce qu’ils veulent faire avec leur sport ! » Vous l’aurez compris, la réduction du champ de jeu est loin de faire l’unanimité. Qu’en est-il maintenant de la réduction du nombre de joueurs ? « Cette décision est celle que j’attends le plus », admet Florian Bruzzo. « Ils vont tester cette règle aux championnats du monde juniors dès cette année. Mais pour moi, cette modification est celle qui touche le plus à l’ADN de notre sport ! Notre jeu c’est à six contre six plus un gardien. Toutes nos tactiques et combinaisons sont organisées en fonction de ça. S’ils veulent moins de joueurs et un terrain plus petit, ils n’ont qu’à démocratiser le beach-polo qui se joue à quatre contre quatre, mais c’est un autre sport ! » Pas plus de succès donc pour cette nouvelle règle. Et la réduction de la taille du ballon, qu’est-ce qu’on en pense du côté de la direction technique nationale ? « Les garçons vont jouer avec les mêmes ballons que les filles. Certes, mais ils ont plus de force et des plus grandes mains. De ce fait quand ils vont vouloir défendre et taper dans le ballon, il y aura de plus grands risques de blessures. » Encore une décision controversée donc. Mais pas d’inquiétude, pour le moment ce ne sont que de simples essais…