Et dire qu’il n’était pas chaud pour organiser une étape de l’EDF Aqua Challenge à Toulouse. « Quand Loïc Branda, un ancien nageur du TOEC et coordonnateur du circuit fédéral, m’a sollicité pour qu’on intègre le l’EDF Aqua Challenge cette année, j’ai plutôt vu les problèmes qu’on allait rencontrer », confirme Vincent Gardeau, le président des Dauphins du TOEC. « Surtout au mois de juin où l’on est en pleine période d’inscriptions et où la fête du club accapare également beaucoup d’énergies pour nos éducateurs et employés administratifs ». Mais les arguments de Branda vont heureusement le faire changer d’avis. « Le TOEC qui a toujours qualifié au moins un athlète aux Jeux Olympiques depuis 1988, ne pâtit pas d’un manque de notoriété à Toulouse. Mais il m’est apparu évident, après avoir discuté avec Loïc de la nature même de l’EDF Aqua Challenge, une compétition ouverte à tous, nageurs aguerris comme simples amateurs, que cette organisation serait un plus en termes d’image. Pour le club, comme pour la ville ».
(FFN/JP Chafes)
En choisissant le site de l’île du Ramier, comme point de départ des épreuves du programme, et Port Viguerie, en plein cœur du quartier historique de Saint-Cyprien, comme théâtre des arrivées, le TOEC a même cultivé cet aspect communication. « La Garonne est très belle à cet endroit-là et, malheureusement trop peu de gens – même parmi les Toulousains – le savent et osent s’y baigner. Depuis quelques années, des grands travaux de réhabilitation des berges ont également été entrepris. En particulier dans le quartier de la Daurade avec la volonté de redonner leur couleur rose d’origine aux briques des parois qui surplombent les quais. Au même titre que celles que l’on peut trouver au centre-ville, autour du Capitole ». Résultat : faire découvrir la Ville… Rose au fil de l’eau et au gré des différents parcours (quatre finalement) proposés lors de cette étape toulousaine, est effectivement devenu le mot d’ordre de Gardeau et de ses acolytes des Dauphins du TOEC.
(FFN/JP Chafes)
Bien décidé à défendre cette idée jusqu’au bout, le président toulousain est même allé jusqu’à participer lui-même au 1500 mètres. Désigné entrepreneur de l’année 2018 pour le Grand Sud, le PDG de Celad et de ses 1200 employés n’a pourtant pas beaucoup de temps à consacrer à sa passion. « Je vais nager entre 0 et 3 fois par semaine, en fonction du boulot et des obligations familiales. Et là, ça fait un mois que j’e n’ai pas trouvé un moment », sourit celui qui est par ailleurs le mari de l’ancienne nageuse olympique Hélène Ricardo. Alors si c’est sans entraînement spécifique qu’il s’est présenté au départ, le président du TOEC n’a pas reculé au moment de s’élancer. Mieux encore, il a terminé les 1500 mètres avec une belle 11ème place au scratch. Quant à savoir s’il regrette d’avoir suivi les conseils de Loïc Branda en s’engageant, avec son club, dans l’aventure de l’EDF Aqua Challenge, ses derniers propos ne laissent planer aucun doute. « On a un travail à faire auprès des collectivités territoriales pour les engager à communiquer sur cet événement. Idem pour nous. Si l’on veut développer cette épreuve, on doit aller vers les scolaires, les universitaires, et les clubs de triathlon, de nage avec palmes ou de sauvetage de la ville ». Une façon de montrer que Vincent Gardeau a bien l’intention de transformer l’essai. Normal dans la capitale du rugby, non ?
A Toulouse, Jean-Pierre Chafes