De retour d’un stage de trois semaines en Sierra Nevada (Espagne), Yannick Agnel était de passage aux Euro de Londres pour disputer le relais 4x200 m nage libre (qualifié en finale avec le troisième chrono, 7’13’’83, ndlr). Une apparition express qui ne l’a pas empêché de s’adresser à la presse pour faire part de son bonheur de retrouver la piscine qui l’aura vu décrocher son titre olympique en 2012 et, surtout, de son intention de disputer le 200 m nage libre des Jeux de Rio.
Yannick, comment ce sont déroulées les trois semaines de stage que tu as passé en Sierra Nevada ?
J’ai le sentiment d’avoir réalisé un très bon stage en altitude. On s’est bien régalé pendant trois semaines et d’ailleurs, c’est un signe, cela ne m’a pas paru si long que ça. Et puis nager avec Greg (Mallet), c’est toujours un plaisir et de manière plus générale, tout le monde a été top (grand sourire)…
La transition entre le calme de l’Andalousie et la frénésie des championnats d’Europe n’a-t-elle pas été trop brutale ?
C’est vrai qu’en arrivant en plein championnats, deux jours seulement avant de disputer le relais 4x200 m nage libre, ça a été un peu… brutal, dirais-je. C’est à la fois étrange et incroyablement agréable de retrouver l’équipe de France et de revenir dans cette piscine, même si elle est un peu transfigurée depuis la dernière fois. Non, franchement, me cela me fait vraiment plaisir de participer à cette compétition !
C’est, en effet, dans cette piscine que tu as atteint l’un des sommets de ta carrière.
C’est évidemment un moment super important de ma vie et je m’en rappelle d’ailleurs comme si c’était il y a quatre ans (sourire)…
Qu’as-tu éprouvé en replongeant dans ce bassin ?
Honnêtement, c’était (Il hésite)… particulier comme moment. Je trouve ça cool, et puis c’est une piscine qui va vite. J’ai ressenti beaucoup de bonnes vibrations. Non, au risque de me répéter, je me sens bien et je suis heureux d’être à Londres.
N’est-ce pas malgré tout étrange de prendre une compétition en cours de route ?
Ça ne m’était encore jamais arrivé, mais sur une compétition de ce genre, ça ne me dérange pas. Ce sont des championnats d’Europe, certes, mais en année olympique tout le monde sait qu’ils sont forcément un peu particuliers. Tous les nageurs ne sont pas présents et ceux qui le sont les abordent dans des logiques de préparation très différentes.
Bon, entrons maintenant dans le vif du sujet…
Très bien, je vous écoute (sourire)…
Qu’en est-il du 200 m nage libre ?
Je le nagerais en individuel à Rio parce que je pense que j’ai mes chances et que je que je regretterai de ne pas disputer une course de cette dimension aux Jeux. Il y a vraiment moyen de s’éclater à Rio, même en dehors de la performance pure, donc je vais me donner à fond !
Qu’est-ce qui a pesé dans ta décision ?
Beaucoup de choses (il s’interrompt)… mais il m’a fallu un bon sas de décompression après les championnats de France de Montpellier pour réfléchir et me remettre dans le bain, sans mauvais jeu de mot. Au final, j’ai eu de bonnes sensations quand j’ai repris et l’envie est revenue…
Comme ça ?
Oui, comme ça ! Je me suis levé un matin et je me suis dit : « Bon, je vais nager le 200 m nage libre parce que ça me plaît, parce que je suis là pour performer et m’éclater, ou les éclater si possible ». On verra bien de quelle manière tout cela va se goupiller, mais de toute manière, je serai présent à Rio sur 200 m nage libre !
Recueilli à Londres par A. C.