Une capitaine au large sourire ouvre le bal pour les Bleus. Béryl Gastaldello a remporté, mercredi 11 décembre, sa première médaille sur les championnats du monde petit bassin de Budapest. En argent sur 50 m papillon derrière l'intouchable Gretchen Walsh et avec un nouveau record de France à la clé, la nouvelle nageuse de Montpellier Métropole Natation a frappé fort, en se qualifiant également pour la finale du 100 m nage libre en remportant sa demie. Une soirée de patronne, tout comme Maxime Grousset, qui ira lui aussi en finale de l'épreuve reine. En revanche, pas de breloque pour Mélanie Henique, bonne sixième du 50 m papillon, tout comme Anastasiia Kirpichnikova, en manque d'entraînement, sur 800 m.
Béryl Gastaldello, vice-championne du monde du 50 m papillon (24"43 RF) et qualifiée en finale du 100 m nage libre (2e temps en 51"56)
"J’ai du mal à le croire, franchement, c’est incroyable. Je suis super contente ! J’ai l’impression que j’ai fait que des erreurs, mais j’y ai cru, j’y ai cru. Je fais une reprise de nage un peu sous l’eau, je me suis dit allez, let’s go. J’ai vu qu’elle (Gretchen Walsh) était à côté, là, et je me suis dit de ne pas lâcher jusqu’au bout. Ce que j’ai vécu en 1h, on l’a vécu ensemble en plus (avec l’Américaine). Je m’en souviendrai toute ma vie. On fait ce sport pour les résultats, mais ce que j’ai vécu avec Gretchen, on a fait que parler, on se comprenait. On n’a fait que discuter en chambre d’appel. Ce sont des moments comme ça qui sont importants pour moi. C’est pour ça que je fais ça.
C’est beaucoup d’émotions : record de France, médaille individuelle… Il faut vraiment prendre de la graine de ces gens-là, les meilleurs, les champions olympiques, tous ceux que j’ai eu la chance de côtoyer. Ils sont humbles, ils n’ont pas ce truc de jalousie. Il faut arrêter de vouloir écraser les autres pour briller, ce n’est pas du tout comme ça qu’on brille, en fait. C’est vraiment le message que je veux faire passer ce soir : prendre exemple sur des gens comme Gretchen, Léon, Sarah (Sjostrom), il y en a beaucoup. Ils sont gentils, humbles, sont très talentueux et défoncent tout. Ce soir c’est ce que je retiens car ce n’était pas simple. Je remercie aussi le staff qui était vraiment derrière.
En tant que capitaine, faire la première médaille de l’équipe de France, c’est aussi une belle histoire. L’enchaînement (100 nage libre-50 papillon) montre que c’est vraiment dans la tête. On s’entraîne aussi pour. J’ai aussi beaucoup pensé à mes parents, pour me rappeler que je suis en vie, j’ai de la chance d’être là, en bonne santé. Et c’est de la gratitude, de la lumière. Je pense à ça dans les derniers moments, quand je le sens. Demain il y a le 100 m 4 nages qui débute et faire une belle finale sur 100 crawl, ça sera le top."
Maxime Grousset, qualifié en finale du 100 m nage libre (4e temps en 45"59)
"C’est vrai qu’il y a du remous (sourire). A un moment donné j’étais bien, à un autre j’étais moins bien. C’était à double tranchant, mais j’avais décidé de sortir ma planche ce soir (rires). C’était vraiment une super course, j’ai vraiment bien aimé. On voit que Jordan (Crooks) fait 44 secondes et je n’ai pas encore le niveau, peut-être en finale, qui sait ? En tout cas, en faisant 46"0 ce matin; je savais qu’il allait être plus rapide et ça n’a pas loupé. Je cherche toujours le podium, aller le chercher. Je suis quatrième à quelques centièmes derrière le Russe et l’Américain. Ce sera une finale où tout peut se passer. Je crois que je serai à côté de Jack Alexy qui part très très vite lui aussi, donc à voir. Peut-être que je vais revenir plus vite que lui et toucher devant. Il me manque encore un petit dernier 25 m où je peux aller plus vite."
Mélanie Henique, sixième du 50 m papillon (24"89)
"Déjà, c'est plus rapide qu'hier, je gagne une place. Que dire de plus ? Je suis contente pour Béryl, c'est cool pour elle. Elle a enchaîné un bon 100 crawl et un bon 50 pap donc c'est chouette. Je me sentais plutôt bien. j'ai fait une approche virage un peu critique, je n'ai pas trop de vitesse quand je vire et derrière, il faut repartir alors que si j'avais créé de la vitesse, ça aurait été plus facile. Je termine un peu plus crispée. On ne crache pas dessus, c'est une finale mondiale. J'aurais râlé il y a quelque temps, mais là, franchement, c'est bien d'en être là dans cette période de bonnes remises en question et c'est pas mal. L'envie est là. On va voir au 50 crawl ce que ça peut donner. Il va falloir nager nettement plus vite le matin. Il faudra être en forme."
Anastasiia Kirpichnikova, sixième du 800 m nage libre (8'15"16)
"C'était dur. Le premier 400 était correct, mais le deuxième était dur. Les filles sont parties vite et moi je n'ai pas de deuxième partie de course avec un mois d'entraînement. C'est un peu compliqué. Je ne pensais pas que ça allait se passer comme cela, mais je suis contente car je fais déjà mieux qu'aux championnats de France. Sur le 1500 m, on verra. C'est après-demain et peut-être que je peux faire une troisième place. J'ai le premier temps mais les filles vont vite et moi pas trop. Je pense que le 1500 m sera long mais je vais essayer, je n'ai rien à perdre. C'est un challenge, je ne me prends pas la tête avec les temps. Une sixième place est bien, même s'il n'y a pas toutes les meilleures nageuses. Il n'y a pas Ledecky, certes, mais les autres sont là. Je suis quand même agréablement surprise."
À Budapest, Louis Delvinquière