Dans une première soirée de gala, marquée par six nouveaux records du monde (7 sur la journée avec la double amélioration de Gretchen Walsh sur 50 m papillon), les Bleus ont connu des fortunes diverses. D'abord la joie, avec la double qualification en finale du 50 m papillon pour Béryl Gastaldello et Mélanie Henique. Puis la déception, avec les deux neuvièmes places de Pauline Mahieu et Mewen Tomac en demi-finale du 100 m dos - Yohann Ndoye Brouard a quant à lui terminé 11e. Et puis il y a eu la cruauté. Celle de finir troisième de sa course mais de devoir se contenter du pied du podium, pour le néo-capitaine des Bleus, Damien Joly, sur 1500 m, la faute à Florian Wellbrock qui avait nagé plus vite en série lente dans la matinée.
Béryl Gastaldello, qualifiée en finale du 50 m papillon (2e temps en 24"67) :
"C’est déjà pas mal de faire la finale (sourire), on verra si je peux refaire mon meilleur temps demain, mais faire mon meilleur temps, là, c'est top. C'est ce que je suis venu chercher. Donc par rapport à ce matin, je gagne six dixièmes comme ça, ce n'est pas rien et il y a encore des choses sur lesquelles je peux m'améliorer. J'avais des doutes sur les coulées en fait, j'ai beaucoup ondulé ce matin, du coup j'ai dû enlever une coulée, mais ça veut aussi dire que je suis puissante. C’est cool d'avoir fait cette course pour demain pour l’analyser parce que je n’ai pas respiré. Enfin peut-être au virage, je crois. Je dis ça parce que j'ai l'habitude de respirer avant, mais c'est sûr que je l'ai fait sans m'en rendre compte. Je ne sais pas. Mais bon, du coup je suis contente."
Mélanie Henique, qualifiée en finale du 50 m papillon (7e temps en 24"93) :
"C’est beaucoup, beaucoup mieux que ce matin, mais de toute façon c'était difficile de faire pire (rires). C'est chouette parce que je me suis dit que si je faisais quatrième, au pire, de ma demi-finale, ça passait en finale normalement et ça passe. J’avais de meilleures sensations quoi, clairement. Et surtout mentalement, j'ai vraiment inversé le truc. J'ai posé le cerveau quoi et je me suis dit « Faut arrêter quoi ? ». En fait, j'avais du mal à retrouver vraiment cette agressivité. C'est ce petit truc qui fait un peu la différence. Donc voilà, c'est chouette que je l'ai un peu retrouvé ce soir."
Damien Joly, quatrième sur 1500 m nage libre (14'22"12) :
"Je savais, je savais, avec le 1500 m de ce matin que ça allait être dur. Dans ma tête, je savais qu’il allait falloir faire moins de 14’20 pour avoir une médaille. Donc ouais, je suis déçu parce que je ne suis pas venu là pour faire quatrième. Je voulais monter sur le podium et faire mon meilleur temps aussi. J'avais à cœur de dire que je l’ai fait là aussi, car j’ai déjà fait mon meilleur temps cet été. Je pensais que là, j’allais pouvoir grappiller encore un petit peu pour aller un petit peu plus vite. J’ai donné tout ce que j'avais. Franchement, j’étais à fond. J'étais à côté d’Ahmed, j’ai essayé de m'accrocher, de remonter, mais peut-être pas assez. Que dire ? Quatrième, une fois de plus. Quatrième. J’avais regardé attentivement les séries ce matin, parce que c'est un peu bizarre d'avoir des séries rapides avec des temps de l'an dernier, alors que c'était une année olympique, pas tout le monde avait forcément fait du petit bassin. C'est un peu bizarre comme format, mais bon, c'est pareil pour tout le monde. 14’17 (de Florian Wellbrock), il me semblait que c'était la gagne ou pas très loin. On va dire que ça met un repère. On sait le niveau qu'il faut avoir pour être sur le podium."
Mewen Tomac, 9e en demi-finale du 100 m dos (50"06) :
"Ça ne passe pas en finale et c'est comme ça. J'ai quand même fait la course que je voulais faire. Je pense que je ne pars pas assez vite, peut-être, mais c'est comme ça. Ce matin, je me sentais vraiment bien en contrôle. Et là, quand je veux en mettre plus, peut-être que ça me dessert. Je ne sais pas trop, je vais voir avec Michel (Chrétien), mais l’idée était de faire le troisième 25 m progressif et le dernier à fond, ce que j'ai fait. Il faut que je regarde comment je passe, mais j'ai fait la course que je voulais, mais ça n'avance pas comme je veux. C'est comme ça. La forme va monter pendant la semaine. J’aurai du repos demain pour récupérer, puis un bon 50 m et j’aurais encore jusqu’à samedi pour récupérer. Donc j'ai encore le temps et ça me motive."
Yohann Ndoye Brouard, 11e en demi-finale du 100 m dos (50"33) :
"Ouais, ça nage vite. Enfin, ça nage au niveau que je pensais. C’est comme tout le temps aux championnats du monde, il faut faire 49 haut ou 50 zéro pour passer en finale. Je ne suis pas si loin donc je suis un peu déçu, mais c’est comme ça. Je fais la même course que ce matin sauf qu’en fait, je réussis mon virage. Il ne se passe pas beaucoup de choses en plus. Cela ne répond pas trop comme je voudrais. Dans la nage ça va, mais dans l’eau, je n’arrive pas à appliquer ce que j’ai répété à l’entraînement. J’apprends."
Pauline Mahieu, 9 en demi-finale du 100 m dos (56"36) :
"Je suis déçue que ça ne passe pas. Mais l'objectif de cette demi-finale était de faire mon record perso et d'être contente de moi. C'est ce que je venais chercher. J’ai réussi à bien m’engager, j’ai toujours été bonne sur le retour, mais comme j’ai moins de vitesse, je le compense encore plus. J’y vais jusqu’au bout. J’avais hâte de nager ce soir. J’avais vraiment hâte, parce que je me suis un peu pourri les dernières années, dans le sens où chaque compète était un combat très compliqué. Et du coup, là, je me suis fait la promesse, cette année, de prendre plus de plaisir, d'être heureuse d'être là et de profiter parce que je ne sais pas quand ça s'arrête tout simplement. Donc je suis avant tout super contente d'avoir réussi à faire ça."
À Budapest, Louis Delvinquière