"Ce n'est pas Xenia la guerrière, c'est Béryl la guerrière". Le résumé est fait par l'autrice de son propre chef d'œuvre. Béryl Gastaldello, après avoir conquis la médaille d'argent sur 50 m papillon la veille, a remporté, jeudi 12 décembre, sa deuxième breloque argentée des championnats. En un temps canon de 50"63 dans "la course de [sa] vie", son 100 m nage libre, la néo-montpelliéraine a brillé, tant dans le bassin avec une qualification en finale du 100 m 4 nages, qu'en dehors en zone mixte. Dans la planète natation française, Roman Fuchs aussi s'est illustré en terminant cinquième du 400 m nage libre. Pour Maxime Grousset en revanche, le 100 m nage libre ne lui a pas souri. Il se classe sixième. Sur 50 m dos, Analia Pigrée a composté son billet pour la finale, au contraire de Mewen Tomac, qui doit s'arrêter là.
Béryl Gastaldello, vice-championne du monde du 100 m nage libre (51"63) et qualifiée en finale du 100 m 4 nages (6e temps en 57"73)
"Ah merci, ça fait du bien d'être là, tranquille. J'ai l'impression que j'ai toujours quelque chose en fait. Je ne peux jamais être tranquille après un truc de fou, quoi (rires). Mais ça fait du bien. Là, ça y est ! Waouh, la soirée de fou quoi. Je ne m'en remets pas. Je me sens encore super bien quoi. Dommage le troisième 25 m, j'aurais dû relancer. C’est incroyable et je me dis waouh, elle était prenable quoi. Je fais mon meilleur retour de huit-neuf dixièmes, donc je suis vraiment, vraiment très contente. Mais c'est sûr que je me dis waouh, elle était prenable.
Donc ça veut dire que je suis à ce niveau-là. Il va falloir que je me donne du crédit et que je me rende compte que je fais partie des meilleures mondiales et que je suis en train de confirmer ça. J’ai vraiment hâte de voir ce que ça va donner en grand bassin parce que ça me donne vraiment confiance en ce que je suis en train de changer. Je vois que ça marche déjà, ça fait à peine deux mois et je viens de faire mon meilleur de 5-10ème, ce qui n'est pas rien.
(Sur le fait qu’elle est cinquième meilleure performeuse de tous les temps) C'est tout (rires) ? Ouais, c'est top. Je le mérite. Franchement, c'est le seul truc que je peux dire. Je travaille pour, je le mérite amplement. Et ça continue, ça nourrit ma motivation qui est déjà bien là. Mais franchement, c'est un énorme clin d'œil aussi aux gens qui ont voulu me mettre à terre. C'est magnifique ! En fait, ce n'est pas Xena la guerrière, c'est Béryl la guerrière.
Pour moi, c'est une étape de plus. Ça check les étapes. La suite logique, c'est de passer sous les 53 en grand bassin. On verra, si ça ne se fait pas tout de suite, encore une fois, j'accepterai. Mais ça me donne vraiment confiance dans le travail que je suis en train de faire. Ce sont quand même des journées qui ne sont pas simples avec les allers-retours de transport. Ça montre que c'est le bon choix. Je ne vais pas changer. Cette semaine va me permettre de trouver une motivation supplémentaire. Parce que le but, c'est d'aller chercher des podiums internationaux aussi en grand bassin. Maintenant, j'ai validé le petit bassin. C'est chaque chose en son temps. Faire face à une Gretchen Walsh, ce n'est pas n'importe qui. Battre Kate Douglas, ce n'est pas n'importe qui non plus. Ce sont des médailles olympiques. C'est fantastique d'être à ce niveau-là.
C'est la course de ma vie aujourd'hui pour l'instant. 50"60, c'est incroyable. En fait, j'ai regardé. Je ne l'avais pas vu. Je vois la lumière. Je touche. Je regarde à droite. Je vois deux. J'enlève mon bonnet tranquille. Je me dis que je vais faire un petit suspense. Et Kate, je sais qu'elle fait 50. Je savais qu'elle allait faire moins de 51. Et je me retourne, mais j'étais quand même choquée. Je ne m'attendais pas à 50"60. Et quand je vois que je suis qu'à 3 dixièmes de Gretchen aussi, que je vois ses chevilles, et que je suis remontée sur la fin... Michel (Chrétien) m'a dit d'être un pitbull et voilà."
Roman Fuchs, 5e sur 400 m nage libre (3'38"31 RP)
"J’aurais sûrement rigolé et ensuite j’aurais signé. Je suis très content du résultat, même si j’ai mal compté, je n’ai pas l’habitude des 400 m (rires), donc la course est moins bien gérée. Après je pense que c’est dans le bon sens. J’aurais aussi pu faire une bêtise en me disant que ce n’était pas terminé et ne jamais accélérer. Très content de la performance que je fais et c’est de bon augure pour le 200 m. Je ne vais pas dire que je jouais rien. Les autres sont quand même bien devant. Je pense que même si je nageais en 3’36, je n’étais pas devant. Le podium on pourra peut-être en rêver une prochaine année, enfin s’il n’y a pas tout le monde qui vient (rires). Pour l’instant c’est déjà très beau de faire ça."
Maxime Grousset, 6e sur 100 m nage libre (45"78)
"Je suis déçu, forcément. Surtout quand je vois le chrono, c'était vraiment atteignable. Je l'avais à côté. Ça a nagé un petit peu en dessous de ce que je pensais. J'ai juste été moins bon qu'en demi-finale, je n'ai pas grand-chose à dire. Là, je ne m'explique pas pourquoi, j'ai juste été moins bon. C'est du sprint, ça n'arrive pas toujours comme il faut. On voit Crooks qui fait quatre ou cinq dixièmes de plus qu'en série et ce n'est pas toujours explicable."
Analia Pigrée, qualifiée en finale du 50 m dos (7e temps en 26"22)
"J’ai de la marge. J’ai bu la tasse au deuxième 25 m. J’étais vraiment sous l’eau, je n’ai pas poussé au mur, vraiment avec le bout du petit orteil. Du coup il y a beaucoup de marge d’amélioration et ça c’est bien. J’aurais quand même préféré me qualifier sur une meilleure course que ça et me qualifier sur une meilleure ligne d’eau que la 1, mais au moins, je suis qualifiée en finale. J’étais aussi à l’extérieur, à la 7, en outsider quand j’ai gagné en grand bain ici en 2022. On ne sait pas ce que la 1 ou la 8 peut faire, donc c’est aussi bien. C’est un couloir sans trop de pression, je suis vraiment dans le couloir chill, enfin chill (rires)… une finale aux Monde je ne sais pas si c’est chill, mais je pars sur l’objectif d’un 50 m dos qui est largement améliorable, donc c’est de bon augure."
Mewen Tomac, 10e du 50 m dos (23"06)
"Pour l’instant je n’ai pas trop de chance au niveau des qualifications, mais je suis quand même content parce que c’était mieux que ce matin. Sur les trucs que j’ai modifié, j’ai plutôt bien réussi, donc je suis plutôt content même si ça me fait chier que ça ne passe pas. C’est dur de ne pas passer, encore. J’essaie de ne pas me laisser abattre malgré tout. Ça répond mieux que les jours d’avant donc l’idée est de se dire que la forme vient. Ça me rassure en ce sens et c’est pour ça que j’espère être au top dimanche."
À Budapest, Louis Delvinquière