Dans ce qui restera comme l'une des journées les plus exigeantes de sa vie, Léon Marchand n'a pas manqué à l'appel. Auteur du doublé 200 m papillon-200 m brasse, le Toulousain a validé ses deux billets pour Paris 2024 et a surtout beaucoup appris. Au-delà du phénomène, la soirée a été radieuse pour une Pauline Mahieu très émue, qualifiée sur 200 m dos avec Emma Terebo et pour Pacome Bricout, auteur des minima sur 800 m nage libre avec David Aubry.
- Léon Marchand, champion de France du 200 m papillon (1'54"08) et du 200 m brasse (2'08"95), auteur des minima sur les deux épreuves
"C'était cool, j'ai kiffé. J'ai eu beaucoup de plaisir aujourd'hui et ce matin j'ai super bien géré les deux courses. C'était assez pour rentrer en finale. Ce soir, il a fallu aller la chercher sur le 200 m brasse, pais c'était vraiment cool à faire. Le plus dur était le dernier 50 m du 200 m brasse, parce que je savais que nous n'étions pas dans les temps. J'avais l'impression d'être un peu en deçà du temps de passage et qu'il fallait vraiment envoyer dans le dernier 50 m. Même dans la chambre d'appel avant, je voyais flou, donc c'était chaud. Je voulais faire les temps. Sur 200 m papillon, je fais un super temps (5e mondial), mon meilleur en saison, donc c'est vraiment cool. Sur le 200 m brasse, j'étais un peu anesthésié dans la chambre d'appel, endormi et c'était vraiment dur de se remettre dedans. Je n'ai eu que 45 minutes, c'était serré, mais ça a été. J'adore enchaîner les courses en natation, j'ai toujours aimé, et je récupère assez vite donc j'en profite."
- Pauline Mahieu, vice-championne de France du 200 m dos (2'09"28), auteure des minima pour Paris 2024
"Ce soir, c'est beaucoup de bonheur, beaucoup de soulagement. C'était énormément de pression, des jours très difficiles à vivre, mais en même temps magnifique et c'est ce qu'on aime dans le sport. C'était long après le 100 m. J'ai trouvé le jour de repos interminable, après j'étais fière, j'ai fait ce que je pouvais et j'étais juste tombée sur meilleures que moi. Le problème est que là haut (dans la tête), ça gamberge vite et j'ai tout remis en question. Il y a eu tous mes proches qui ont été incroyables, les nageurs de l'équipe de France aussi. C'était hallucinant, les mots qu'ils ont trouvé pour moi. Ils savent que je perds vite confiance en moi et ils savaient quoi dire. Après, j'ai beaucoup travaillé, même si c'est encore fébrile, j'ai su trouver les armes pour être fière de moi. Je voulais la qualification, mais surtout ne pas avoir de regrets et me donner à 100 %."
- Pacome Bricout, champion de France du 800 m nage libre (7'48"63) et auteur des minima pour Paris 2024
"Je crois que je ne réalise pas encore. C'était une année très difficile physiquement. J'ai eu la mononucléose pendant plusieurs mois et j'ai galéré, mentalement et physiquement. Là, depuis quelques mois, j'arrivais mieux à m'entraîner et à récupérer. Mais je ne pensais pas du tout décrocher ce ticket pour Paris. Je l'ai fait et j'en suis super content. J'ai hâte de faire un gros 1500 m. Philippe est comme mon deuxième papa, il me considère comme son fils. À tous les entraînements, je m'entraîne à la huit, tout seul, parce que je n'ai pas le même gabarit que certains, je ne tiens pas autant que d'autres et donc j'adapte mes entraînements. J'aime bien nager seul."
À Chartres, Louis Delvinquière