Les hostilités sont lancées. À Chartres, dans le bassin de l'Odyssée, les premiers minima pour les Jeux olympiques de Paris 2024 ont été réalisés par les nageurs tricolores. Parmi lesquels, la battante Marie Wattel, l'inépuisable Anastasiia Kirpichnikova et le phénix David Aubry qui devraient découvrir l'expériences Jeux à la maison, en juillet-août prochain (la sélection officielle étant annoncée vendredi à l'issue des championnats de France). Découvrez les réactions des héroïnes et héros du soir, ainsi que des titrés.
- Marie Wattel, championne de France du 100 m papillon et autrice des minima pour Paris 2024 (57"49)
"Je suis soulagée. En arrivant ici, j’espérais nager plus vite mais après les séries de ce matin, je savais que ce ne serait pas facile. Je me suis arrachée ce soir, sans penser au chrono. Dans les derniers mètres, j’entendais le public et ça m’a donné beaucoup de force. Je progresse à chaque compétition et il me reste encore cinq semaines avant les JO pour espérer améliorer encore ce chrono. Cette journée m’a beaucoup coûté en termes d’énergie. Je devais décrocher ma qualification olympique alors que je n’étais pas en grande forme. Forcément, il y a des doutes, de la peur. Je suis contente d’avoir surmonté tout ça. Deux heures avant la course, j’étais en pleurs et il a fallu se remobiliser. C’est ma journée la plus dure depuis longtemps. Il y avait beaucoup de pression."
- Anastasiia Kirpichnikova, championne de France du 400 m nage libre et autrice des minima pour Paris 2024 (4'06"87)
"Ce n'est pas mon meilleur temps, mais cela faisait trois ans que je n'avais pas nagé comme cela. Je suis très contente, je suis en forme et j'espère que je vais nager encore de meilleurs temps. Je nage le 400 m et le 200 m pour commencer avec les autres filles sur 800 et 1500 m. Je suis vraiment contente, j'attendais ce moment, mais cela reste une belle surprise pour moi. Ce ne sera pas ma première compétition avec l'équipe de France, mais je suis fière de me qualifier avec mon pays aux Jeux olympiques et d'y représenter la France. J'ai fait le bon choix et j'en suis très contente."
- David Aubry, champion de France du 400 m nage libre et auteur des minima pour Paris 2024 (3'46"46)
"C'est un soulagement énorme. Je pense que je me suis mis une grosse pression, mais je ne le laissais pas paraître car il y a ma copine et mes parents qui sont là. Forcément j'avais envie de nager très vite, je me suis mis une grosse pression sur ces championnats. Je savais que si je ne faisais pas le temps sur 400 m nage libre d'entrée, ça aurait été compliqué pour la suite. Je me serai remis dedans, évidemment, mais c'est un vrai soulagement. Je suis à six centièmes de mon record, le 400 m me tient vraiment à coeur, c'est une course que j'adore. Cela fait un moment que j'ai du mal à dormir, j'ai essayé de faire une sieste cet après-midi, impossible. j'ai pas envie de dire que cela ronge, mais il y a une certaine pression. Les Jeux, c'est mon plus grand rêve, surtout à la maison, donc je n'avais pas le droit de me louper en fait. Je m'entraîne tellement dur pour en arriver là, que je n'ai pas le droit de ne pas y arriver. Je me mets une pression pour donner le meilleur de moi-même et c'est ce qui fait que j'arrive à faire ce genre de temps, avec la qualification au bout. C'est incroyable !"
- Maxime Grousset, champion de France du 50 m papillon (23"87)
"J'ai trop le 100 m en tête et ses rythmiques. Je n'ai pas réussi à mettre en place quelque chose de plus élevé, mais je suis très content car je me sens de repartir derrière alors que je n'ai pas beaucoup respiré. Je suis plutôt confiant. Michel ne voulait pas que je fasse la finale à la base, mais il m'a dit de refaire comme ce matin et je pense que je l'ai écouté, donc c'est cool. J'ai essayé de bien sentir, bien nager. Ce soir me rassure, je me sens à l'aise, bien, j'ai encore un petit jour pour récupérer. J'ai très hâte de voir ce que mes copains de l'INSEP vont faire demain car beaucoup de qualifications se jouent : le 200 crawl, les filles au 100 m dos, Yohann aussi sur 100 m dos, donc ce sera une belle journée."
- Charlotte Bonnet, championne de France du 100 m brasse (1'07"48)
"Je pensais pouvoir améliorer mon record de France que j’avais fait en étant pas préparée. Ma tactique n’est pas bonne. Je termine cette course sans être réellement fatiguée. C’est bizarre mais j’ai même la sensation de pouvoir repartir. Mais on ne peut pas refaire la course. Ce sont des championnats de France qualificatifs pour les Jeux olympiques et il y a donc beaucoup de pression. Les gens ne se rendent pas totalement compte de ce que ça peut représenter. Ce sont des années de travail pour une course de quelques minutes. C’est compliqué. Je pense que je pouvais faire mieux ce soir."
- Antoine Viquerat, champion de France du 100 m brasse (1'00"07)
"C’est beaucoup de soulagement. J’ai vécu une saison compliquée après mon opération en juillet. Je ne savais même pas si j’allais pouvoir reprendre la natation. J’étais dans le flou. J’ai eu des douleurs jusqu’en décembre et mentalement c’était dur. J’ai eu la chance de pouvoir compter sur mes coéquipiers des Dauphins du TOEC. Cela fait beaucoup de bien au quotidien. À la fin de la course, je les ai entendus crier et c’était une super sensation. J’ai réussi à rester mobilisé toute la saison parce que les Jeux olympiques à Paris, à domicile, c’est une fois par siècle. C’est tellement motivant. Je n’ai pas réussi le minima pour m’y qualifier en individuel et j’attends de connaître la décision de la direction technique nationale pour savoir si je pourrais y être avec le relais. Dans cette course, j’ai fermé les yeux et j’ai tout fait pour aller chercher ce titre."
À Chartres, Jonathan Cohen et Louis Delvinquière