En terminant respectivement aux septième et dixième rangs du 10 km des championnats du monde de Doha, samedi 3 février, Caroline Jouisse et Océane Cassignol ont assuré leur place aux Jeux olympiques de Paris en août prochain. Une délivrance pour les deux nageuses, qui ont connu un parcours en dents de scie ces dernières années. Il s'agira de la première fois de l'histoire que la France aura deux représentantes féminines en eau libre aux Jeux olympiques.
Le ouf de soulagement a comme rimé avec le vent important qui fait battre les drapeaux au Vieux Port de Doha. Ces cris de joie, parfois discrets et ces étreintes, ce sont celles des Français. Une fois la plaque touchée par Caroline Jouisse et Océane Cassignol, le verdict est sans appel et la fierté immense : elles l'ont fait. Aux septième et dixième places finales, les deux Tricolores ont parfaitement respecté le plan établi et ont ainsi composté leur billet pour nager dans la Seine, cet été, bonnet de l'équipe de France olympiques sur la tête. Entre fierté et émotion, les deux héroïnes du jour se sont arrêtées en zone mixte le coeur battant, les larmes aux yeux ou l'esprit encore perdu face à ce rêve tant attendu d'aller aux Jeux qui va se concrétiser.
Caroline Jouisse : "Je ne réalise pas encore que je ferai les Jeux cet été"
"Je suis contente, je ne sais pas si je réalise encore que je ferai les Jeux cet été. Je suis très contente de ma course, je visais un top dix et le contrat est rempli. Il y a eu la première étape à Funchal, ça a été validé et là aussi. Il n'y a plus qu'à faire les Jeux à la maison. Ce seront mes premiers Jeux olympiques, donc je ne crois pas que je réalise encore. Dans quelques jours peut-être que cela arrivera. Le travail n'est pas fini car le plus important sera cet été, et il n'y aura plus qu'à. J'ai bien galéré depuis les Euro 2022, surtout mentalement, donc c'est une belle revanche. Je suis une fleur qui éclot tard. Je me suis mise à l'eau libre en 2012 et après douze ans, voilà le Graal."
Océane Cassignol : "Franchement, je n'en reviens pas"
"Je n'y crois pas, mes premiers Jeux olympiques ! Franchement, je n'en reviens pas. J'ai galéré trois semaines à Livigno, j'ai eu des maux d'épaule, j'en ai chi* (sic.). J'ai fait de la course à pied. Je me suis battue pour avoir cette qualification depuis un moment et voilà, à 23 ans, je vais faire mes premiers Jeux olympiques, et à Paris en plus ! Que demander de plus ? Je suis hyper fière et je remercie tout le monde d'être à mes côtés, tout le staff, merci ! Ça a été une course tactique où j'ai suivi mon plan de partir tranquille. A la fin, il m'a manqué un petit quelque chose pour passer le petit groupe, mais j'ai fait ce qu'il fallait faire. Maintenant, on va travailler jusqu'à Paris, il reste six mois avant les Jeux, donc on a le temps de soigner cette épaule correctement. Je suis heureuse !"
A Doha, Louis Delvinquière