À l’occasion d’un match amical face aux triple championnes olympiques en titre et récente médaillée d’or aux Mondiaux étasuniennes, les Bleues du water-polo ont rencontré leur public au Centre aquatique olympique, à 80 jours du début des Jeux olympiques. Un moment fort, certes soldé par une honorable défaite (6-12), mais que les Tricolores ont savouré, tant les 2000 personnes ont été derrière elles de bout en bout. Une preuve de confiance motivante et une expérience unique pour des Françaises qui n’avaient encore jamais connu ça.
« C’était incroyable. On n’a jamais joué dans une piscine aussi remplie. Ça nous a vraiment aidé d’être soutenues ». Les mots de Juliette Dhalluin, le sourire encore bien ancré sur le visage, font sens tant le Centre aquatique olympique a vibré pour elle et ses partenaires, lundi 6 mai. Si la logique l’a emporté sportivement avec un succès des surpuissantes américaines (6-12), l’ambiance du flambant neuf écrin de Saint-Denis a conquis, surpris et ému. La numéro 7 de l’équipe de France est appuyée par Mya Rycraw, sa portière une nouvelle fois brillante devant les cages. « Cela m’a beaucoup plu, c’était juste incroyable devant tous les Français. Cela m’a donné beaucoup de force pendant le match. La prochaine fois, on fera mieux devant notre public. » Mieux, il pouvait forcément y avoir. Mais la performance reste honorable quand nombreux étaient les spécialistes qui donnaient les protégées de Théodoros Lorantos loin, très loin des Étasuniennes. L’entraîneur prend le temps de savourer, toujours avec parcimonie. « C’est la première fois que l’équipe joue devant le public français. C’est un apprentissage pour les filles car elles n’en ont pas l’habitude avec les supporters à domicile », explique-t-il. « On voulait voir comment elles réagissaient face à la pression qu’apporte le public, plus que les adversaires ou le match. »
Après un début de rencontre où elles ont été menées 3-0, avant de revenir à 3-3, les Françaises ont lutté un bon moment avant de céder petit à petit, à partir de la fin du deuxième quart-temps (4-7). Que les montants repoussent les balles ou que le pressing haut et incessant des adversaires ne fasse mouche, les coéquipières d’Ema Vernoux (2 buts), n’ont finalement pas pu rivaliser. « Les États-Unis sont la meilleure équipe du monde », entame sans sourciller Mya Rycraw, native d’Anaheim et ancienne membre de l’équipe américaine. « C’est une bonne chose pour nous de les affronter, pour monter une équipe et nous faire progresser. C’est positif et c’est une bonne expérience. » Elle est appuyée par son entraîneur : « Je suis satisfait de la performance, il y a des petites erreurs, mais elles restent triple championnes olympiques en face. L’attitude est sur la bonne voie et c’est la meilleure façon de progresser. Je pense que le 27 juillet, contre l’Espagne, avec le public, on sera prêts à être encore meilleur. » Le rendez-vous est pris pour cette équipe de France féminine qui a retrouvé de belles couleurs après l’échec des Mondiaux de Doha en février. La dernière ligne droite jusqu’aux Jeux est lancée, non sans motivation, comme en témoigne la gardienne de l’équipe. « Je vais continuer de travailler pour être encore meilleure la prochaine fois. On peut toutes aller chercher mieux et plus haut. » La France ne demande qu’à en voir plus, concluant cette belle soirée de communion par un clapping emmené par les Françaises.
À Saint-Denis, Louis Delvinquière