Quelques minutes après son sacre olympique de haute-volée sur 400 m 4 nages, Léon Marchand est arrivé en conférence de presse, sourire aux lèvres, pour témoigner ses impressions aux médias du monde entier. Entouré des deux hommes qui l'ont accompagné sur le podium, le Japonais Tomoyuki Matsushita et l'Etasunien Carson Foster, il s'est une nouvelle fois extasié du public et est revenu plus en détails sur ses émotions et sa gestion de course.
- Est-ce que tu réalises ce que tu viens de réaliser et de vivre ?
Je pense que ça va mettre un peu de temps. Je suis quand même champion olympique et c’est pas facile de réaliser tout ça. Là, ça fait déjà une heure, j'ai déjà pas mal réalisé quand j'étais sur le podium et que j'ai partagé ce moment avec les gens qui m'ont encouragé. J'avais tous mes potes dans les gradins. Il y avait une certaine proximité qui était vraiment sympa et je vais réaliser tout doucement.
Quelles ont été vos émotions lorsque vous étiez sur le podium avec tout cette foule derrière vous ?
J'ai eu des frissons sur le podium (rires). Je me suis senti vraiment fier de moi et d'être Français ce soir. C'était un moment incroyable et j'ai vraiment vécu le moment à 100%, donc c'était cool.
- A quel point t'es-tu servi de cette ambiance dans Paris La Défense Arena, ce soir ?
Je n'ai jamais été tranquille pendant ces quatre minutes et deux secondes. J'étais à fond tout le temps, j'essayais d'aller chercher un chrono. Je me suis rendu compte que j'étais bien devant après le dos, je crois, j'ai jeté un coup d'oeil dans le virage de brasse. Moi, mon objectif était d'essayer de battre un record ce soir. Je me sentais très bien, je suis en forme, donc j'avais vraiment envie de faire ça et sur le dernier 100 m crawl j'ai bien profité de la foule autour de moi qui a fait beaucoup de bruit. Je savais que j'étais devant, que j'allais être champion olympique, donc c'était un très grand moment pour moi.
- Comment t'es-tu préparé à vivre ces émotions et cette semaine olympique en amont ?
C'est ce que je fais depuis trois ans en faisant beaucoup de courses en peu de temps. Je pense que c'était un bon entraînement pour moi. Après une médaille d'or, tu dois aller te coucher tôt, te reposer le plus possible et y retourner dès le lendemain. C'est à peu près ce que j'ai à faire cette semaine. C'est neuf jours, donc c'est beaucoup, mais j'y suis préparé.
- Le Président de la République, Emmanuel Macron, vous a téléphoné tout à l'heure. Que vous a-t-il dit et aussi, à quelle fréquence cela vous arrive de vous faire appeler par un Président de la République ?
Non, cela ne m'arrive pas souvent (rires). Il m'a dit qu'il avait regardé la course avec sa famille et que tout le monde criait. C'était marrant et je suis honoré de cet appel.
- Que penses-tu de voir ce public-là qui se prend d’amour pour toi ?
Je pense que j'ai réalisé, déjà, avec la cérémonie d'ouverture. C'était très réussi et j'ai l'impression que les Jeux ont bien démarré en France. J'ai l'impression que toutes les tribunes sont pleines partout et j'en ai fait l'expérience aujourd'hui. C'était incroyable, je n'ai pas essayé d'ignorer tout ça et j'ai vraiment essayé de prendre toute l'énergie que le public français m'a donné et j'ai envie de le remercier d'être venu encourager aujourd'hui. C'était un moment vraiment incroyable à mes yeux.
- Etes-vous soulagé d'obtenir ce titre olympique et dans quelle mesure ce titre affecte vos perspectives pour les prochaines épreuves ?
La première épreuve était ma spécialité, donc j'avais peut-être pas mal de pression sur mes épaules. C'était le premier jour, je ne savais pas vraiment si j'étais en forme ou pas, on ne sait jamais en natation, jusqu'à ce qu'on puisse se libérer avec le premier plongeon. Cela m'a beaucoup libéré ce matin, je sentais que j'étais en forme, j'étais prêt pour ce soir. Pour la suite, je sais que j'ai fait une belle préparation, je suis prêt, je pense, à enchaîner plusieurs courses à haute intensité et j'ai hâte d'essayer de tenter le doublé 200 m papillon-200 m brasse.
- Quelles conversations avez-vous eu avec Bob Bowman avant et après la course ?
Je ne pense pas que nous avions à parler d'aujourd'hui. Nous étions tous les deux prêts à faire ce que nous avions à faire. Avant la course, il m'a juste dit de réaliser et de rester heureux de cette grande chance d'être à la maison pour des Jeux olympiques, d'être en forme et de profiter de l'instant.
L'avis de Carson Foster, médaillé de bronze, sur l'ambiance et le fait de nager aux côtés de Léon Marchand sur cette finale olympique : "C'était incroyable. Les US Trials étaient dans un stade de football et c'était déjà énorme. Là, c'était aussi très fort, tout le monde encourageait Léon et c'est tout à fait normal. C'était une expérience incroyable et un honneur de nager avec lui, dans son pays, pour ses Jeux olympiques. C'était incroyable pour lui, mais ça l'a aussi été pour nous." |
À Paris La Défense Arena, Louis Delvinquière