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Ils ont vécu leurs Jeux comme ils l'entendaient. Jules Bouyer et Alexis Jandard ont terminé cinquièmes du tremplin à 3 m synchronisé, vendredi 2 août, aux Jeux olympiques de Paris 2024. En respectant leur leitmotiv de profiter au maximum, la paire tricolore a profité de cette expérience, certes sans la médaille tant convoitée autour du cou, mais avec la fierté d'avoir représenter son pays et un certain sens du devoir accompli. Découvrez leur témoignage.

 

  • Quelles sont vos émotions, là, quelques minutes après la fin de cette épreuve olympique ?

Alexis Jandard : Euh, cela fait 20 minutes que c'est fini et c'est beaucoup d'émotions qui se superposent les unes sur les autres. Oui, effectivement, on aurait pu faire mieux. On ne va pas se mentir, on est capables de faire mieux. Pour autant, aujourd'hui, on a respecté la promesse qu'on s'était faite : kiffer notre moment et faire honneur au public français. Ils étaient tous dans les gradins. Ça a été intense, mais intense comme on ne l'a jamais vu et comme on ne le verra jamais ailleurs. Parce que finalement, les Jeux à la maison, c'est une fois dans une vie, ça n'arrivera jamais à un autre moment. Donc voilà, je regarde le parcours, le parcours qui a été magnifique, le parcours qui a été… waouh, c'était des montagnes russes ! C'était les montagnes russes à tout point de vue, dans les bons, les mauvais, les moments incroyables. C'était dingue. Et aujourd'hui, ç'en est encore un. Moi, j'ai fini ma compétition. Je suis fier de nous quand même. Et je me transforme en supporters pour l'équipe de France au plongeon et dans les autres sports aussi.

Jules Bouyer : Bah je suis hyper fier, fier d'Alex, hyper fier de moi. Ça fait quand même… toute ma vie que je pense à ces premiers JO et les faire à la maison, c'est quand même quelque chose de vraiment spécial. Déjà avec la cérémonie d'ouverture, j'en ai pris tellement plein la tête. Je me suis dit que c'est un truc de malade de faire ça à la maison. Et ça fait quand même quelques temps. C'était très compliqué à gérer, ça commençait à être long. L'attente a commencé à vraiment me stresser. Je commençais à me dire : ‘Mais comment je vais faire le jour J ?’ On n’a jamais eu un public comme ça, 5000 personnes dans la piscine et je me suis dit mais à tout moment je deviens tellement ému que je ne peux plus bouger quoi. Et non, en fait ça allait super bien, je me sentais en pleine forme et j'ai vraiment kiffé mon moment. Et comme l'a dit Alex, c'était notre objectif premier : kiffer ce moment parce que c'est dans ce genre de mentalité que l'on plonge le mieux. Donc certes, on est un peu déçus de la compétition, on aurait pu faire mieux, plus de points, plein, plein d'autres choses, mais franchement, c'était un truc de malade quand même.

KMSP
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  • Donc il n’y a pas de sentiment d’amertume de ne pas avoir été chercher la médaille aujourd’hui, n’est-ce pas ?

Alexis : En fait, on ne l'a jamais convoitée pour autant. Cela ne fait que deux ans qu'on sait qu'on en est capable. On voulait aller le chercher aujourd'hui, ça ne l'a pas fait, mais en fait ce n'était pas impossible. Notre place, je pense qu'elle était vraiment entre la troisième et la cinquième. Aujourd'hui, on fait cinq mais on était capable d'aller chercher plus, c'est sûr. Quand bien même, si on voulait être sur ce podium, en fait, il fallait qu'on soit dans un jour avec. Aujourd'hui, c'était un jour avec… le public et puis voilà (rires). Donc le résultat, il est ce qu'il est, il faut le digérer, il faut le décortiquer. C'est un peu tôt pour pouvoir en parler correctement. Pour autant, j'essaye d'avoir la vision plus globale et je reparle du chemin. C'est important. Et puis Jules n’a pas fini. Donc voilà, ça a été une mise en jambe pour lui.

Jules : Pour parler des plongeons, par exemple, le quatrième, on le loupe tous les deux. Mais on ne l’a pas raté en étant paralysé par la peur et je pense c'est déjà arrivé dans une autre compétition. Et en fait, parfois, tu sais d'avance, quand tu commences à marcher, que c'est mort d'avance et ça c'est hyper désagréable. Et là franchement, ce n'était pas le cas. J'y ai cru jusqu'au bout. On est allé chercher un bon appel, un super bon départ. Du coup, tu te dis que ça peut passer. En fait, ça passe la note de 8 à 4, donc il n'y a aucun regret. Je ne voulais pas être ‘petit’ et faire un truc correct, à peu près droit et faire tous les plongeons à six, maximum. Et franchement je me suis dit ‘Vas-y, relâche toi et envoie le plus possible et franchement, tu es capable de faire des bons plongeons’. Nous sommes toujours dans l’apprentissage.

 

Au Centre aquatique olympique, Louis Delvinquière

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