Il aura été sur le grand tremplin olympique, en lice pour un podium un long moment. De quoi accélérer l'apprentissage du prometteur plongeur français, Jules Bouyer. Après une mi-parcours quasi-parfaite, le protégé de Clémence Monnery a commis des erreurs qui l'ont fait reculer au classement. Résultat : le Haut-savoyard termine huitième de cette finale olympique de Paris 2024. Le jeune homme, bien que déçu, a d'ores et déjà pris rendez-vous pour dans quatre ans, aux Jeux de Los Angeles 2028.
"Je suis un peu déçu. Enfin, j'aurais au moins aimé mieux finir. Mais j'essaie quand même de me dire qu'il faut que je sois fier de moi, parce que c'est l'objectif de rentrer en finale des Jeux. Je m’étais dit de lâcher les chevaux et que je ferais le maximum que je puisse. Quitte à prendre des risques. C'est ce que j'ai fait. J'ai bien fait durant toute ma compétition. C'est sûr que ça me laisse un peu sur ma faim. Je suis quand même assez content d'avoir pu tenir ce stress qui m'angoissait beaucoup depuis ce matin. Je ne sais pas, j'avais les jambes qui tremblaient, ce n'est pas facile à gérer et pendant toute la compétition, je trouve que ça ne s'est pas trop vu sur mon attitude et j'ai essayé de me faire confiance. Donc déjà il y a des gros progrès.
En fait, le truc c'est que j'ai un petit peu peur. C'est un peu nouveau tout ça. Ça a toujours été mon rêve d'être dans une finale olympique à la maison. Ce n'est pas évident à gérer. Et en fait, j'avais une pêche de malade, ce qui fait que tu as l'impression que tout est facile. Et à l'entraînement, c'est compliqué d'avoir ce genre de sensations. Par exemple, sur le quatrième plongeon, je fais un super départ, mais je me fais avoir sur la fin parce que normalement, à l'entraînement, si je fais ça, je rentre droit. Mais du coup il y a des petits trucs qui sont mieux sur les départs, l'envie, la force et c'est des trucs où je suis encore en train d'apprendre à les gérer. C'est quelque chose qui est assez dur. Et franchement, non, je ne regrette pas d'avoir essayé. J'ai pris des risques, j'ai pris des décisions dans les airs sur des ouvertures et des entrées à l'eau. Ça ne s'est pas passé comme je le voulais, mais au moins, j'ai essayé.
C'est compliqué de te dire que tu es parmi les meilleurs mondiaux, parce que je me revois moi, pendant les Jeux de Londres, quand je regardais à la télé ou les Jeux de Rio. Et là, je me dis ‘Quand même, j'étais à côté d'eux, j'ai plongé contre eux’. Par exemple, je prends l'anglais, Jack (Laugher), je l'ai regardé devenir champion olympique à Rio. Et là, je parlais avec lui et il m'a dit quelques mots à la fin. Je suis content parce que j'ai tout donné sur chaque compétition. Cela ne s’est pas forcément passé comme je le voulais, mais en même temps, on est aux JO. C'est tous les quatre ans, tout le monde est entraîné à bloc, ce sont les meilleurs du monde. C'était dur d'aller chercher un podium, que ce soit en synchro (5es) ou en individuel. Mais franchement, j'ai essayé d'en rêver, de m'approcher le plus possible, de tout donner. Là, j'ai un peu une base de travail pour la suite.
Au Centre aquatique olympique, Louis Delvinquière et Jonathan Cohen