Ils l'ont fait. Les garçons du 4x100 m 4 nages ont été conquérir, dimanche 4 août, la médaille de bronze sur un relais de très haut-vol. Derrière les Chinois et les Etasuniens, les Bleus de Yohann Ndoye Brouard, Léon Marchand, Maxime Grousset et Florent Manaudou ont vécu une nouvelle soirée haute en couleurs. Avec, pour Yohann et Maxime, les émotions d'une première breloque olympique. Unique. Découvrez leurs réactions embaumées de beaux sourires.
Yohann Ndoye Brouard, premier relayeur
Ça y est ! Comme j’avais dit en début de semaine, j'espérais, j'espérais venir vous voir avec une médaille. Eh bien ça y est, je peux vous la montrer à tous, ma petite médaille olympique. Ça fait super plaisir. J'en ai rêvé, je pense, depuis bien trois quatre ans maintenant. Je bosse tous les jours pour ça et c'est une belle récompense. Ma réaction est mitigée quand Florent touche. Franchement, j'y ai cru. Au départ, je pensais qu'on allait gagner et après, il touche et je réalise quand il est écrit troisièmes, qu’ils disent que les résultats sont officiels que ça y est, on a la médaille autour du cou, que je suis médaillé olympique. Et là, c'était l'explosion. Je les ai remerciés. A tous, je leur ai dit merci de me faire vivre des émotions pareilles. C'était. C'est énorme. C'est vraiment un truc qu'on attend depuis des années maintenant. Ce relais, je le fais depuis un moment et je sentais vraiment qu'il y avait un truc à faire. Eh bien ça y est, on l'a fait. Enfin ! On est passé à côté plusieurs fois, on a réussi aux Europe, on n'a pas réussi aux Monde et on réussit aux Jeux olympiques, donc c'est génial. Et quand c'est partagé, j’ai l'impression que c'est encore plus beau. Et il y a trois autres personnes qui peuvent dire qu’ils ont ressenti la même émotion que moi. Ce sera toute ma vie que j'aurai ce truc-là avec eux. Juste merci.
Léon Marchand, deuxième relayeur
Toutes mes médailles ont autant de saveur les unes que les autres. Sauf que là, c'est partagé, donc c'est un peu multiplié j'ai envie de dire même. C'est trop bien, c'est trop bien. Je pense qu’à 300 mètres, effectivement, avec Yo on s'est pris dans les bras parce qu’on est premiers et je vois Flo qui part sur une de ses dernières courses à la maison, ça m'a fait un truc spécial niveau émotion donc c'était énorme. Et après voilà, on voit qu’on est troisièmes et après c'est officiel, médaillés olympiques en équipe, c'est génial. Ce soir, je vais m'en souvenir parce que on avait une super équipe, on était en famille, entre potes, on a vraiment profité du moment. Partager ce truc avec ces gars-là, c'est trop cool, Je pense que ce relais est encore en construction. Je pense qu'on a pas mal de choses à faire encore et on sera au rendez-vous dans quatre ans, ça c'est sûr. Je ressens beaucoup, beaucoup de fatigue, mais là, je suis en vacances et je vais profiter au max. Je vais faire une belle deuxième semaine aux Jeux, on va profiter, on va être encore en équipe, donc on va passer de bons moments ensemble. J'ai fait un truc de dingue, je suis trop content. C'est incroyable ce que j'ai fait. Je partais pour une médaille, je reviens avec cinq.
Maxime Grousset, troisième relayeur
Ça y est, je suis médaillé olympique (sourire). Ça fait plaisir. Je n'ai rien d'autre à dire que ça fait plaisir. Après, c'est vrai que je le sentais, j'étais sûr qu'on allait le faire. Mais encore fallait-il le faire vraiment. Donc on a tous sorti une super course. On a vraiment très bien nagé, avec un gros chrono au final. Donc c'était cool. C'est sûr que j'ai eu déception sur déception cette semaine, mais je savais que j'avais le niveau, je savais que j'étais en forme et pour l'équipe, j'ai su me remobiliser assez naturellement. Et là, j'ai senti l’adrénaline sur le plot et j'ai senti les émotions. Et là, j'ai nagé avec le cœur. Les émotions sont encore différentes. C'est vrai que j'ai déjà fait une médaille en individuel, on kiffe tout seul, mais là de le partager, c'est quand même autre chose. C'est encore, je pense, plus d'émotions.
Florent Manaudou, dernier relayeur
Je ne sais pas quel goût elle a, je ne l'ai pas encore léchée (rires), mais elle a le goût de bronze. Elle est trop bien encore une fois. J’avais goûté à une médaille olympique en équipe à Rio, qui avait une saveur un peu différente parce qu'on voulait la gagner. J'ai vécu beaucoup de médailles en quatre fois cent, champion du monde, champion d'Europe, mais jamais une médaille olympique. Il y a eu une énergie comme ça. Je n'y avais pas pensé encore, mais maintenant, ça me revient. Le dernier 4x100 m 4 nages que j'avais fait, c'était à Shanghai en 2011 et on avait fait neuvièmes des séries et j'avais pris une boîte un peu comme ce soir, mais en papillon, ça pardonne moins (sourire). Donc c'est peut-être une de mes premières courses en équipe de France et là, c'est peut-être une de mes dernières. Je pense continuer encore quelques temps, mais sur un relais quatre nages comme ça, ça boucle un petit peu la boucle que j'avais commencé à Shanghai il y a treize ans et je suis trop content de pouvoir faire ça avec les mecs. De voir les émotions qu'on arrive à donner à tout le monde, et notamment à Max et Yohan qui font leur première médaille olympique et qui ont fait des titres de champions d'Europe, de champions du monde et qui rêvaient d'avoir des médailles. C'était le meilleur moyen de pouvoir finir une semaine comme ça. Franchement, je suis très content d'avoir fait une semaine comme ça. Merci encore à Léon de nous avoir mis sur un beau tremplin les premiers jours. Mais on arrive aussi à bien le finir et je trouve qu'elle avait de la gueule cette équipe quand on est rentrés avec Max, Yohann et Léon, c'est juste génial et je voulais encore une fois kiffer avec le public. C'est juste fou, on ne revivra pas des émotions comme ça dans notre vie. En tout cas, pas en tant qu'athlète. Même si on a les championnats d'Europe en 2026, il n’y aura pas autant de monde. Donc c'est ce que je disais aux garçons : il faut kiffer le moment. Là on est médaillés olympiques, on fait le tour d'honneur, ça dure 20 minutes. Ce sont des bons souvenirs quoi. Il faut qu'on le garde dans la tête, donc il faut vraiment être attentif à tout ça. Et là, j’ai encore les larmes aux yeux, même si c'est ma sixième médaille olympique. Donc c'est incroyable de pouvoir vivre ça, encore.
À Paris La Défense Arena, Louis Delvinquière