Léon Marchand est devenu, dimanche 28 juillet, le huitième champion olympique individuel français de l'histoire en natation. Succédant à des illustres comme Alain Bernard, Florent ou Laure Manaudou, le garçon de 22 ans a inscrit son nom en lettre d'or dans la légende de son sport, mais aussi celle du Sport français. Récit d'un sacre unique, dans un cadre onirique.
Elle est de ces soirées où le sublime touche le parfait, où l’excellence rejoint une certaine forme de grâce et où tout, des assiégés privilégiés aux perfomeurs, se mettent d’accord, pour transformer un simple moment de sport en un instant de gloire éternelle. Comme si soudainement, l'éclipse olympique se dessinait d’une mèche blonde et d’un sourire encore enfantin, presque innocent, voire espiègle. C’est là la magie du moment et du personnage. En ce petit gaillard de 22 ans qu'est Léon Marchand, résident une forme d’insouciance de l’événement et à la fois une certaine force du devoir. D'un côté, l’immense pression d’un public, de l'autre l’extrême décontraction du bosseur acharné, convaincu de son destin. Quand on frôle la quintessence de son sport et qu’il n’y a qu’à faire ce qui se fait de plus naturel pour soi pour y arriver. Léon Marchand est de ceux-là. Il l’a prouvé en allant chercher son Graal olympique tant attendu, sur 400 m 4 nages, dimanche 28 juillet 2024, aux Jeux olympiques de Paris, devenant le huitième champion olympique français de l'histoire.
En haut de l'Olympe, les Talaria pour aller toujours plus haut
Sa performance, bien qu’en deçà de son record du monde (4'02"95 record olympique, contre 4'02"50), relève en vérité une nouvelle fois de l’exceptionnel. Le nouveau chouchou des Français réalise là la deuxième meilleure performance de tous les temps sur l’épreuve. Une nouvelle fois devant le record auparavant intouchable de Michael Phelps. Rien de moins. En un claquement de doigt, ou quelques mouvements de bras plutôt, Léon Marchand a rejoint la caste des grands. De ceux à qui rien n’échappe et pour qui tout est possible. De ceux qui pourvoient autant d’émotions qu’ils sont eux-mêmes capables d'en jouir. Dans la force de l'instant, ou plutôt quatre minutes et deux secondes, le cœur des Français s’est emballé pour un jeune homme de 22 ans, dont la soif ne s’arrête pas au seul premier pas au sommet de l’Olympe.
Car une fois les cimes atteintes, les Talaria d’Hermès ne sont pas bien loin pour écrire plus haut les lignes d’un mythe. Malgré la farandole que représente une telle soirée, l’ivresse n’est pas atteinte et la folie des grandeurs n'ose à peine se présenter pour le héros du jour. Mercredi, le plus grand challenge de sa vie se présente : le doublé 200 m papillon-200 brasse. Pas de quoi effrayer celui que tout le monde appelle déjà simplement par son prénom. Comme un proche, un ami qu’on aimerait avoir. En quatre minutes et deux secondes, ce pas dans l’éternité olympique l’a fait rentrer chez les Français, qui ne demandent, déjà, qu’à le revoir.
À Paris La Défense Arena, Louis Delvinquière